Thèse
SIDANE, Zahir L’oralité à l’épreuve de l’expressivité transculturelle. Enjeux des pratiques scripturales chez Nabile Farès : approche ethnocritique
Le modèle d’analyse ethnocritique s’intéresse essentiellement aux enjeux culturels du littéraire dans une lancée qui vise à faire ressortir les jeux de réappropriation/textualisation des pratiques culturelles plus au moins hétérogènes. Nous souhaitons travailler le rapport entre culture orale et culture écrite dans trois textes de Nabil Farès (Mémoire de l’absent, Le Miroir de Cordoue et Il était une fois l’Algérie) non pas comme un simple rapport de thématisation (comme on a l’habitude de le voir à travers les différents travaux académiques qui ont pris le texte faréssien comme terrain d’investigation), mais comme une (poly)logique de sémiotisation qui s’organise en termes de polyphonie culturelle structurante. Nous comptons aussi poser les problèmes d’homogénéisation entre récit et rite de passage dans une réflexion à la croisée des sciences des textes littéraires et de l’anthropologie du symbolique. Notre méthodologie de travail s’inspire essentiellement du modèle d’analyse que propose l’ethnocritique de la littérature. En effet, les notions de « polyphonie culturelle » et de « polylogie » nous permettrons d’appréhender le jeu de relation entre oralité et écriture qui sous-tendent l’écriture faressienne. La notion de « chronotope », initiée par Mikhael Bakhtine et reprise par les fondateurs de la discipline (Jean-Marie Privat et Marie Scarpa) nous aidera également à cerner la structure spatio-temporelle des récits faressiens. Egalement, le concept fondamental du « personnage liminaire » nous intéressera particulièrement pour comprendre la trajectoire narrative des personnages faressiens qui enserre le sens des textes dans un mouvement giratoire. |