(Re) penser l’Histoire dans L’amour, la fantasia, Ombre Sultane et Loin de Médine d’Assia Djebar - Thèses - Limag
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Thèse

SOUAMES, Amira
(Re) penser l’Histoire dans L’amour, la fantasia, Ombre Sultane et Loin de Médine d’Assia Djebar
 
Lieu : ENS Alger
Directeur de thèse : K Khelladi & C. Coste
Année : 2015
Type : Thèse - Doctorat
Notations :

Résumé :

Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes intéressés à la réécriture de l’Histoire dans trois œuvres d’Assia Djebar : L’Amour, la fantasia, Ombre Sultane et Loin de Médine. Pour Assia Djebar, le rapport à l'Histoire a tout d'abord posé la question du rapport à la vérité. Dans ces romans, l’auteure cherche à restituer la vérité historique. Cette réflexion sur l’Histoire et sa réécriture nous a permis de poser la problématique suivante : l’œuvre d’Assia Djebar serait- elle une réflexion sur les pouvoirs de la fiction romanesque pour penser la relation entre l’individuel et le collectif dans la réécriture de l’Histoire ? Le corpus retenu, nous avons tenté surtout de mettre en évidence les diverses méthodes d'investigation auxquelles recourt Assia Djebar dans son écriture de l'Histoire. Nous nous emploierons à découvrir comment, en tant qu’historienne de formation et écrivaine de talent, elle a su entrecroiser l'Histoire et la fiction dans des contextes toujours nouveaux où la rigueur scientifique, le travail historique et la fertilité de l'imagination trouvent tout aussi bien leur place.

La problèmatique ainsi posée, nous a également permis de nous interroger sur la relation entre l’Histoire et la fiction. Nous avons cherché à répondre aux questions suivantes : Comment concilier l'Histoire avec la fiction et quel statut lui donner ? Quelle place donner à l'histoire individuelle dans la « grande Histoire » ? Quelle est la responsabilité de l'écrivaine face à l'Histoire de son peuple ? Nous avons interrogé les œuvres une à une, au niveau de leur dynamique d’ensemble. En vérité, en conjuguant l’approche historique et romanesque, Djebar ne propose- t- elle pas une nouvelle vision du passé de son pays afin de comprendre sa réalité présente ? Trois paradigmes ont semblé à même de mettre au jour les niveaux d’appréhension des préoccupations de l’auteure en quête de vérité historique dans ces trois romans. Dans la première partie, intitulée, Collectif et Individuel, nous avons tenté de mettre en lumière la relation entre l’individuel et le collectif qui sont en fait consubstantiels l’un de l’autre et profondément liés mais dans une relation qui peut devenir conflictuelle. Ainsi, Assia Djebar prise entre deux cultures française et algérienne accède à une forme d’individualité qui lui pose des problèmes d’ordre culturel, social, religieux, etc. Pour sortir des apories identitaires, Assia Djebar cherche d’autres identités collectives et crée un « je » pluriel.

La deuxième partie de notre recherche intitulée, Objectivité et subjectivité a tenté d’éclairer cette préoccupation. L’Histoire se veut objective mais elle tend vers une forme de subjectivité : Assia Djebar va dénoncer les prétentions du discours officiel supposé objectif pour montrer que tout discours relève d’une subjectivité, qu’elle soit individuelle ou collective. Aussi, Assia Djebar appelle à accepter sa subjectivité et c’est à partir de cette subjectivité de romancière qu’elle va se confronter à l’Histoire et ceci nous mène à la troisième partie de notre thèse intitulée : vérité et fiction. Dans les trois œuvres L’Amour, la fantasia, Ombre Sultane et Loin de Médine, l’auteure cherche à rétablir ce qu'elle pense être la vérité historique. Nous avons cherché à comprendre les motifs qui ont poussé l’auteure à exposer une vérité historique attestée, transcrite, gardée dans les archives au moment mȇme où la romancière entreprend cette recherche comme une « réflexion fictionnelle ». Ainsi, la fiction est pour Assia Djebar le moyen efficace pour trouver des réponses à toutes les interrogations de l’Histoire et pour faire entendre sa propre vérité.