Analyse sociocritique des oeuvres de Youssouf Amine Elalamy - Thèses - Limag
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Thèse

KADRI, Zineb
Analyse sociocritique des oeuvres de Youssouf Amine Elalamy
 
Lieu : Sidi mohamed Ben Abdellah
Directeur de thèse : Limami Abdellatif
Année : 2011
Type : Thèse - Doctorat
Première inscription pour les thèses : , 2005
Langue : Français
Notations :

La sociocritique est apparue aux années soixante, au croisement de la psychanalyse et du matérialisme dialectique.
Il s’agit essentiellement d’analyser comment le social s’inscrit dans le texte et par quelles voies ?
Sociocritique est un mot crée par Claude Duchet en 1971, propose une lecture socio-historique du texte.
Selon pierre Zima, la sociologie du texte s’intéresse à la question de savoir comment des problèmes sociaux et des intérêts de groupe sont articulés sur les plans sémantique, syntaxique et narratif ?
Nous avons opté pour la sociocritique de par son importance comme méthode effective dans l’étude des œuvres littéraires, qui sera appliquée sur un corpus tiré de la littérature marocaine, de l’écrivain marocain Youssouf Amine Elalamy.
Il est composé de trois œuvres : Un Marocain à New York,1998, édition Eddif, Les Clandestins, 2001, prix grand Atlas et Paris mon bled, en 2002, même édition.
Plusieurs problématiques sont abordées : l’entre deux rives, de l’interculturel, de l’altérité, de la littérature beure.
Brève biographie de l’auteur : Youssouf amine Elalamy, désigné par YAE :
Enseignant de stylistique à l’université de Kenitra, il est aussi spécialiste de la publicité et les médias.il est né à Larache, en 1961, il publie des articles académiques et de critique d’art au Maroc et à l’étranger.
Le travail est subdivisé en deux parties : la première analyse sociocritique de ces œuvres selon pierre Zima, la seconde partie est analyse sociocritique de ces mêmes œuvres mais selon Edmond Cros.
Dans la première partie, les six points essentiels pour disséquer ces œuvres : en premier lieu, la situation sociolinguistique visant l’étude des différents aspects langagiers et linguistiques en mettant en exergue le socioculturel.
En second lieu : le sociolecte et le repérage des différents sociolectes.
Définition du sociolecte : c’est le parler d’un groupe social, ou de toute catégorie se distinguant par « une culture intime », par opposition à idiolecte.
Etymologiquement, ce mot est un néologisme formé du préfixe socio- de social, en rapport avec la société et du suffixe –leste, sur le modèle dialecte du latin « dialectes » emprunté au grec ancien dérivé de s’entretenir.
En troisième lieu : discours qui est l’ensemble de paroles, d’énoncés solennels. En linguistique, c’est un exercice de la faculté du langage, énoncé linguistique, observable, par opposition au système abstrait que constitue la langue.
Discours et idéologie :
L’idéologie est un système philosophique qui a pour objet l’étude des idées de leurs lois, de leur origine, comme l’a dit Lalande.
Et selon le vocabulaire marxiste, c’est un ensemble d’idées, de croyances et de doctrines propres à une époque, à une société ou à une classe. Autrement dit c’est un système d’idées, c’est une philosophie du monde et de la vie.
En quatrième lieu, l’intertextualité qui est l’ensemble des allusions à d’autres textes déjà écrits, aux motifs culturels déjà développés par d’autres écrivains.
L’intertexte est aussi un lieu privilégié pour celui qui cherche à saisir l’évolution littéraire, les différences de sensibilités des époques, des cultures.
En cinquième lieu, la sémantique et la syntaxe comme fonctions sociales : il s’agit de repérer dans la structure des différentes phrases des antagonismes sociaux et des conflits idéologiques.
En sixième lieu, l’ambivalence sémantique et indifférence : il s’agit de repérer l’isotopie sémantique qui constitue le fondement du modèle actantiel et du parcours narratif d’un discours.autrement dit, les niveaux sémantique et syntaxique, leurs relations complémentaires et dialectiques auront un apport fécond pour disséquer une œuvre littéraire.
L’objectif de la sociologie du texte est de répondre à la question subséquente :comment le texte littéraire réagit aux problèmes sociaux et historiques au niveau du langage ?
Au chapitre premier intitulé cadre théorique de l’analyse sociocritique selon pierre Zima.
La situation socioliguistique : pour décrire une situation sociolinguistique donnée, il s’agit de rendre compte de la situation sociale du langage, telle qu’elle a été vécue par l’auteur en question.
Le second, sociolectes et discours :
Sociolectes : la société est par définition un ensemble de collectivités plus ou moins antagonistes dont les langages ou les sociolectes peuvent entrer en conflit. Il a trois dimensions lexicale, sémantique et une autre syntaxique ou narrative.
Le troisième : la sémantique et la syntaxe comme des fonctions sociales :
La structure de la phrase dépend des antagonismes sociaux et des conflits idéologiques.
D’un coté, le sujet de l’énonciation peut identifier son discours avec le réel, et d’un coté, s’interroger sur les intéréts qu’il exprime, sur la valeurs sous-jacentes à son discours.
4.indifférences et structures narratives :
a. Le niveau lexical et sémantique :
les unités lexicales, sémantiques et syntaxiques articulent des intérêts collectifs et peuvent devenir des enjeux de luttes sociales, économiques et politiques.
Les unités lexicales ont un rapport étroit avec les conflits sociaux.leur classification n’appartiennent pas à toute une société : des groupements différents ont des systèmes différents.
b.le niveau narratif :
la classification est définie comme un processus sémantique dans lequel des groupements antagonistes peuvent articuler leurs intérêts.le fondement sémantique du texte détermine la structure narrative de celui-ci, cela signifie concrètement que le choix de certaines oppositions sémantiques comme grand/petit, bon/mauvais, vérité/mensonge, décide de la distribution des roles actantiels du récit.
5.Discours : Idéologie véhiculée :
Le schéma greimassien sert de point de repère à la définition de l’idéologie comme structure discurssive et aux analyses des romans.
L’ambivalence sémantique se transforme en indifférence. c’est par rapport à cette indifférence à la fois sociale et linguistique que le romancier critique le discours manichéen, dualiste, des idéologues qui prétendent raconter l’histoire vraie en opposant le bien et le mal et le héros et l’antihéros.
Le sociolecte est représenté comme répertoire lexical et comme code qui est égal à une entité statique, or le langage parlé et écrit ne saurait être réduit à ces concepts statiques, car il est une mise en discours du répertoire lexical et de la structure sémantique.
L’idéologie est inhérente à tous les textes littéraires, philosophiques, sociologiques, psychologiques.
6.Ambivalence et dualisme :
L’idéologie peut être distinguée de la théorie critique, non pas dans le cadre d’une dichotomie non dialectique(idéologie/théorie ou idéologie/science)mais par rapport à l’attitude que le sujet d’énonciation adopte envers son propre discours, envers les discours des autres et envers la réalité empirique.
7. l’intertextualité comme catégorie sociologique :
L’intertextualité c’est la corrélation du texte littéraire avec son contexte social au niveau du langage.
Pour la sociologie du texte, l’univers de la fiction apparaît comme un processus intertextuel : comme une absorption, par le texte littéraire, de sociolectes et de discours oraux ou écrits, fictionnels, théoriques, politiques ou religieux.
Chapitre second :
Analyse sociocritique d’un Marocain à New York selon Pierre Zima :
la situation sociolinguistique : c’est la situation sociale du langage vécue par l’auteur en question et par les écrivains contemporains qu’il connaissait, critiquait ou appuyait.
Ce roman composé de 29chapitres, est né de la situation sociolinguistique autour de 1998, caractérisé par le recourt à certains mots anglais, en plus, son langage est audacieux pour faire remarquer la supériorité de son pays.
L’auteur y tente de transposer une véracité ressentis, une recherche d’une nouvelle objectivité et d’un langage pur mais ce n’est qu’un aspect de la situation sociolinguistique. Dans cette œuvre, on trouve plusieurs scènes de nudité et de sexualité, la vulgarité, l’obscénité se démarquent dans la société décrite par Elalamy.
Sociolectes, discours et intertextualité :
Elalamy critique la société américaine d’une manière acerbe, acescente, acre tel un voltaire ou un rabelais.son œuvre reprend les mêmes procédés de l’œuvre l’ingénu de voltaire, c’est une personne innocente qui critique une société imprégnée par le matérialisme, l’égoïsme, l’égocentrisme.
La thématique dominante est celle de la nourriture, la bienséance du manger et de l’art culinaire.
L’intertextualité comme catégorie sociologique :
Selon julia Kristeva : l’univers de la fiction se manifeste comme étant un processus intertextuel, une sorte d’absorption par le texte littéraire, de sociolectes et de discours oraux ou écrits, fictionnels, théoriques, politiques ou religieux.
Tout au long de l’œuvre, nous remarquons de grandes ressemblances avec l’œuvre : l’ingénu de voltaire. Il fait la parodie, le pastiche, l’imitation de certains discours soit politique ou littéraire ou autre.
Elalamy emprunte à Voltaire son esprit polémiste brillant, et parfois versatile, tous les deux recourent à la légèreté qui n’exclut pas la profondeur.il partage avec Elalamy son ironie et sa raillerie vis-à-vis de questions et de réalités.
L’exergue d’un MANY, est tirée de l’œuvre de Henry Miller, et on remarque tout au long de l’œuvre l’impact qu’exerce cet auteur sur Elalamy à titre d’exemple : la sexualité libérée.
Henry Mille et Elalamy ont plusieurs points en convergence : le premier c’est cette adoration de New York en sauvegardant sa propre identité, le second c’est la critique de cette société de plaisir, le troisième c’est cette déception ressentie lors de la découverte de cette ville.
Une autre intertextualité à remarquer dès le début de l’œuvre Un MANY, nous relevons des indices rappelant l’œuvre de céline : Un voyage au bout de la nuit. Cet écrivain français tout comme Elalamy a révolutionné l’écriture par l’introduction du langage parlé, souvent argotique dans un lyrisme débridé, son œuvre évoque surtout la misère et le désespoir humains.
Une autre intertextualité concerne Mark Twain lors de la rencontre de l’enfant par l’auteur dans la statue de liberté montre que l’auteur est un grand lecteur en général et en particulier de Mark Twain à tel point qu’il est imprégné par les protagonistes de ses œuvres.
Ils ont le même gout d’ironie, satire des mœurs, de moquerie.
Comme Elalamy, il décrit avec réalisme et sévérité la société américaine, Mark Twain est l’un des premiers auteurs à utiliser la langue parlée authentique des Etats du sud et de l’ouest, Elalamy recourt à la même technique en utilisant l’arabe dialectal dans ses œuvres.
3.indifférence, polysémie et structures narratives :
Une analyse des structures narratives se déroule à deux niveaux : au niveau de l’énonciation et au niveau de l'énoncé.dans un MANY, le récit principal, celui du narrateur, est souvent complété par des récits secondaires qui font partie d’un dialogue entre l’étudiant marocain et l’un des habitants de New York ou ses visiteurs.
4.Indifférence et structure narratives :
Le niveau narratif :UN MANY, est un ensemble de nouvelles, de scènes racontées par un étudiant marocain faisant ses études n New York , une ville riche d’un million de pauvres.
Le personnage principal de ce roman est un étudiant, issu de la bourgeoisie marocaine, découvrant pour la première fois New York.
L’œuvre Un MANY, est sous-forme de scènes absorbées par un visiteur, venant du tiers monde, confronté au pays le plus développé. Il peut être considéré comme une épigramme, un libellé, un pamphlet.
Cet écrit est un discours qui s’attaque à cette Amérique tant idéalisée par une satire non pas violente mais amusante et pleine d’humour.
5. la sémantique et la syntaxe comme des fonctions sociales :
Le lecteur est averti dès l’incipit qu’il va découvrir les secrets les plus gênants.
La structure de la phrase dans Un MANY représente des antagonismes sociaux et des conflits idéologiques.
Les phrases sont la plupart du temps longues et rarement courtes.
En réalité, chaque discours sur le réel n’est qu’un discours possible.
En d’autres termes , les différents schémas narratifs ne correspondent pas à leurs référents.
La plupart des phrases commencent par « si », soit de condition, d’opposition ou d’hypothèse.
D’ailleurs, l’incipit commence par un « si » de condition mettant en relief le sexe des nations.
En outre, l’anglicisme parsème les phrases telle que :
« j’avais le blues .»p.25
6. Discours(idéologie véhiculée) :
Mythes, noms propres, les mises en abyme, les métaphores mettent en relief une idéologie collective.
Le sociolecte et le discours critiqués dans Un MANY est celui de la sexualité libre, de la pédérastie, le nudisme, exprimés aux Etats-Unis, en toute liberté et sans limites, dans les mass-médias, dans la rue aussi.
Cette société décrite par Elalamy est dénuée de croyances, seule la liberté est sa religion.
Chapitre 3ème : Analyse sociocritique des clandestins selon Pierre Zima :
Cette œuvre est conçue à partir d’une longue observation aboutissant à plusieurs déductions d’un phénomène qui préoccupe la société Marocaine et son gouvernement.
1. la situation sociolinguistique :
L’auteur évoque aussi l’incompréhension des parents et la non-communication avec leurs enfants et surtout les filles n’ont pas le droit de consentir ou de refuser, seulement obéir et exécuter aux ordres sans la moindre discussion.
Donc, dans la société marocaine, on prône énormément la virilité, le sexe masculin, lorsque par exemple une femme accouche d’une fille, elle est répudiée, méprisée.
Dès le premier chapitre, l’auteur met en relief un phénomène très répandu au Maroc celui de la prostitution.
L’auteur décrit un Maroc qui vit des moments difficiles vu les problèmes liés à l’immigration clandestine à cause du chômage des jeunes diplômés.
En outre, l’Espagne impose au Maroc de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au fléau.
Les problèmes aussi liés à la reconnaissance de l’Amazighe, la diversité culturelle marocaine non reconnue.
Le niveau lexical et sémantique :
Sujet : le narrateur
Objet : la société newyorkaise ou Américaine
Destinateur : récit de voyage
Destinataire : lecteurs de toute nationalité
Opposant : les détracteurs de la liberté d’expression.
Adjuvant : les partisans de la liberté d’expression.
6. Discours (idéologie véhiculée) :
Le sociolecte et le discours critiqués dans Un Marocain à New York est celui de la sexualité libre, de la pédérastie, l’homosexualité, le nudisme exprimés en toute liberté et sans limites en mass-médias, dans la rue aussi.
Chapitre troisième : analyse sociocritique des clandestins selon pierre Zima :
Les C, cette œuvre est conçue à partir d’une longue observation aboutissant à plusieurs déductions d’un phénomène qui préoccupe la société marocaine et son gouvernement.
La situation sociolinguistique :
Trop bavarder, être loquace est une caractéristique de la plupart des femmes marocaines, parler seulement pour le plaisir de parler, et d’être écoutées restent un phénomène très répandu dans la société marocaine.
L’auteur évoque aussi l’incompréhension des parents et la non-communication avec leurs enfants et surtout les filles.
Les parents ne recherchent pas le bonheur de leurs filles mais seulement ce mariage va-t-il les faire escalader précipitamment l’échelle sociale ?ou non ?
Elalamy, situe son texte dans l’histoire marocaine et dans la société marocaine, envisagées elles-mêmes comme textes sous-forme d’articles de journaux dont l’écrivain est imprégné et dans lesquels il s’insère en les écrivant.
Si on corrèle le texte littéraire avec son contexte social au niveau du langage : l’immigration demeure le thème le plus prédominant et le plus préoccupant pour notre pays à cette époque.
Le sociolecte : le roman est conçu à partir d’un article de journal : treize villageois marocains se noient en traversant clandestinement en barque, le détroit de Gibraltar pour rejoindre l’Europe.
Les Clandestins, est une œuvre qui se veut des doléances qui revendiquent le droit le plus simple de tout jeune marocain : celui de travailler.
3. Sociolecte, discours et intertextualité :
On y retrouve des phrases dites par des hommes politiques, des révolutionnaires, des écrivains ayant vécus avant Elalamy.
Quant à la méthode utilisée, l’auteur emprunte la méthode de Flaubert dans son roman Madame Bovary car les deux œuvres sont inspirées d’un fait divers.
En plus, l’emprunt de la tournure du conte merveilleux : « il était une fois »par laquelle l’auteur amorce son texte.
4.la sémantique et la syntaxe comme fonctions sociales :
L’isotopie de la nudité dès le début de l’œuvre : Zaynabe, une des habitantes du village Bnidar est déshabillée, nue sous le soleil ardent parce qu’elle a osé se prostituer.
Syntaxiquement, la structure de certaines phrases dans le roman, dépend des antagonismes sociaux et des conflits idéologiques.
La thématique de la mort parsème toute l’œuvre, au début, Omar l’un des habitants de Bnidar cherche une définition de la mort.
La mort apparait comme un jeu, un amusement avec de multiples avatars.
Dans cette œuvre, on ne peut tracer un seul schéma narratif ou un seul schéma narratif ou un seul schéma actantiel ordinaires ou chaque personnage a un passé monstrueux à part.
Ces héros et ces héroïnes méconnus tout au long de leur vie qui viennent ensuite avorter en pleine mer sous la chaleur du soleil ardente.
L’auteur les décrit en utilisant des termes scatologiques, traduisant la médiocrité, la banalité.
Le bateau est comparé à une bête opiniâtre, attaché au sol, qui refuse de céder et partir au large.
La mer est source de purification, de pureté, de rachat de péchés.
Par ailleurs, la dualité entre deux réalités antithétiques : le mensonge et la vérité est souvent itérative dans l’œuvre de Elalamy.
Puis l’auteur reprend l’histoire, le fait divers en inversant la description, dès le début, en mettant en relief les insectes, fruits et objets qui accompagnent les candidats sans oublier le moindre détail.
Tout en s’opposant mutuellement, la vie et la mort sont intimement associés.la mort fait partie de la vie non seulement comme son aboutissement naturel, mais aussi comme la révélatrice de sa fin.
Ensuite, Elalamy met en évidence le problème des diplômés-chômeurs : c’est un grave problème dont les marocains souffrent depuis les années 80, à cause de l’absence de l’infrastructure et d’un système compatible et cohérent avec le marché du travail.
L’intertextualité :
L’évocation du péché original, comme si ne pas avoir de travail équivaut à l’ablation du bras, être chassé du paradis terrestre.
La providence divine dicte que l’étre doit travailler pour gagner du pain parce que c’est écrit là haut.
Ce qui évoque jacques le fataliste de Denis Diderot, la suprème sagesse par laquelle Dieu oriente toute chose.
On remarque aussi son intertextualité avec un MANY, lorsque l’auteur recherche cette femme dans la rue en restant toute la journée dans un café à New york.
5.discours et idéologie :
Le discours oral dans les milieux des trafiquants dénonce une grande responsabilité des grandes autorités et des hauts fonctionnaires dans cette immigration.
Analyse sociocritique de PMB selon pierre zima :
1.la situation sociolinguistique : PMB, est la dernière d’une trilogie consacrée à l’immigration, à ses douleurs, ses dérives et ses tristes réalités.
PMB, croquis réaliste mais empreint d’humour et de poésie de la condition sociale des français d’origine maghrébine. On peut déduire que l’immigration est un thème récurrent chez YAE, est épris par ce sentiment d’oscillation entre identité et altérité, cette confrontation des deux civilisations, des deux cultures.
PMB, c’est l’univers beur, l’univers du rap, des fanfaronnades méridionales entre amis, le rebeu courant, la frustration affective, sexuelle, le sentiment de rejet.
En effet, ces jeunes résidant en France, sont tiraillés entre la prohibition et l’autorisation de manger de la viande du cochon et boire l’alcool.
Ils souffrent de racisme, de survivre à la menace d’être tués par un pervers, ou un raciste en coups de révolver.
Ambivalence et indifférence : l’univers sémantique de PMB :
On repère la répétition du thème de nudisme dans les œuvres d’Elalamy. Ces flashs de nudité provoquent un malaise, un choc chez le lecteur, surtout s’il n’est pas averti comme le cas ici.
La nudité peut induire à une polémique morale, et la controverse peut être tournée en partisans et rétracteurs.
Une autre idéologie est véhiculée plusieurs fois dans l’œuvre, c’est le racisme qui est un système consistant à hiérarchiser des groupes naturels humains, désignés souvent sous le terme de races, à partir d’attributs naturels.
Les thèses racistes ont servi de support à certaines idéologies politiques pour pratiquer des discriminations sociales, des ségrégations ethniques et commettre des violences, dont des génocides.
3.intertextualité comme catégorie sociologique : le racisme expliqué à benjelloun, l’auteur évoque l’œuvre : « le racisme expliqué à ma fille », en utilisant ses procédés habituels à savoir l’ironie et le jeu de mots, déclare que c’est à lui d’expliquer le racisme à benjelloun.
4. le sociolecte, le discours véhiculé :
Le sociolecte est représenté comme répertoire lexical et comme code. De ce fait, le code utilisé dans PMB est le parler des jeunes immigrés de la troisième génération issu d’une confrontation entre les deux langues : l’arabe dialectale et l’argot.
Cette œuvre est très riche et multiforme par le grand recourt à la langue parlée : familière, argotique, l’arabe dialectale et par plusieurs morceaux de la musique RAP.
Le langage parlé est une mise en discours du répertoire lexical et de la structure sémantique de l’ensemble de l’œuvre.
La seconde partie : analyse sociocritique des œuvres de YAE, selon edmond cros :
1.Objet nouveau :
C’est le texte, derrière cet objet nouveau, se cache la problématique complexe du signifiant, c’est le produit de cette coïncidence épistémologique.
Le texte est au centre du questionnement sociocritique dont la composante essentielle est le signifiant.
2.sur la nature sémantico-idéologique du signifiant :
Le mot ou le signe dont l’auteur edmond cros, pose comme hypothèse qu’elle relève essentiellement de l’idéologique.
3. le texte en tant qu’appareil transliguistique :
a.le texte est égal à un travail :la rencontre du sujet et de la langue, c’est ensuite une pratique, la signification se produit d’un seul mouvement du sujet à la fois l’autre et le contexte social.
b. le texte n’est pas le produit d’un travail mais en production continue.
c.le texte est un espace polyphonique ou se croisent plusieurs sens possibles.
4.génotextes et phénotextes :
Génotexte : l’espace virtuel ou les structures originelles programment le processus de productivité sémiotique, en empruntant le terme à la géographie humaine qui oppose le génotype méditerranéen par exemple aux divers phénotypes andalou, catalan, catalan, Italie, maghrébin.
5.interdiscursivité et intertextualité :
La matière historique s’incorpore donc sous l’effet du processus de la morphogenèse, l’explication de cette incorporation.
Chapitre premier : analyse sociocritique d’un marocain à New York, selon Edmond Cros :
1.Objet nouveau : le titre un Marocain à New York se compose de deux éléments un marocain et New York. Un marocain, nom propre, pour désigner un habitant du Maroc, synonyme de générosité, d’hospitalité et d’ouverture.
New York est porteur de plusieurs sens, elle est surnommée big apple :la grosse pomme.
2.Sur la nature sémiotico-idéologique du signifiant :
Il existe une formation idéologique qui se produit dans la formation discursive. Une remontée aux origines de l’histoire de la statue de liberté :un sculpteur du nom de Bartholdi et un homme politique, tous deux français, avaient été à l’origine de la statue de la liberté.
L’auteur a plusieurs sentiments pour miss liberty de l’amour, de l’affection et beaucoup de nostalgie car elle représente le souvenir le plus saillant, le plus doux d’enfance.
3.intertextualité :jean de la fontaine et Elalamy : en effet le thème du loup est repris trois fois dans trois fables à savoir : le loup et l’agneau, le loup et le renard et le loup et le chien. reprenant la thématique ancienne à savoir l’opposition entre l’esclavage et la liberté. le loup est diplomate, intelligent, le loup représente celui qui sait conserver son indépendance.
4.le texte en tant qu’appareil translinguistique : les amis rencontrés par l’auteur à New York : connaitre les dessous de la société américaine : les quartiers, les immeubles plongés dans l’ombre, l’obscurité, mais les véritables mystères sont ceux de la nudité, l’impudeur.
Chapitre 2 : analyse sociocritique des clandestins selon Edmond Cros :
1.Objet nouveau : l’auteur débute son œuvre par une citation d’alessandro barrico, tirée de son ouvrage océan mer.
Barrico invente un style qui mélange la littérature, la démonstration narrative et une présence musicale qui rythme le texte comme partition.
En plus, l’étude de la relation de l’œuvre avec la réalité historique : 1998-2002 :en effet, c’est le début du règne du roi Mohamed VI, le peuple marocain, le peuple marocain est sous le joug du trépas du roi des défis, de la marche verte HassanII.
2.sur la nature sémantico-idéologique du signifiant :
Derrière le texte les c, se cache une problématique complexe du signifiant, qui est au centre du questionnement sociocritique.
La mer la méditerranée, en tant que géno-texte, est représenté par plusieurs phéno-textes : poissons, le sable, les vagues, les coquillages, l’écume, les algues.
3.le texte en tant qu’appareil translinguistique : le texte les c est la rencontre d’un sujet connu par la plupart des marocains et la langue française car ces problèmes sociaux sont transcris en français par un auteur marocain.
4. intertextualité et inter discursivité :
Intertextualité entre le premier amour de Tourgueniev et les c : en effet Tourgueniev dresse les tourments, désirs et incertitudes propres à cet âge. dans les c, le même sentiment envahi la seule femme candidate à l’immigration, elle a choisi ce destin clandestin car elle est enceinte de lui, et elle voulait le rejoindre à tout prix en Europe.
Chapitre troisième : analyse sociocritique de paris mon bled selon Edmond Cros :
Le texte Paris mon Bled, est polysémique et fait référence à la situation d’immigrés, de beurs, car d’après le titre on remarque qu’il y a une scission, une répartition, un scindement entre le monde occidental et oriental.
2. sur la nature sémantico-idéologique : Paris Mon Bled, est parsemé de mythes, de représentations des multiples facettes du racisme, considéré comme un produit de l’Europe occidentale moderne, exporté dans le sillage de l’impérialisme européen.
3.le texte en tant qu’appareil translinguistique :
PMB, est une œuvre qui a été transformé en chansons de rap, qui est un genre musical appartenant au mouvement culturel hip-hop apparu au début des années 1970 aux états unis, c’est une utilisation du verbe anglais « to rap » signifiant « parler sèchement ».
4.intertextualité et interdiscursivité :PMB relève plusieurs itérations thématiques avec les autres textes d’elalamy.il y a aussi une certaine interdiscursivité entre les c et PMB à propos du cogito descartien : qui suis-je ?devient qui sommes-nous ?
Les mille et une nuits, puis Barrico et Elalamy et le thème de la folie : Elalamy déclare qu’il s’est inspiré d’Alessandro Barrico en recourant à la folie dans les comportements des personnages.
Le petit poucet : les miettes pour retrouver le chemin mais cette fois-ci il n’y a pas d’oiseaux.
On remarque par le biais de deux écoles sociocritiques celle de Pierre Zima et celle d’Edmond Cros : les œuvres d’Elalamy ont des rapports étroits avec le contexte social, ils présentent un processus sémantique dans lequel des groupements antagonistes, trois isotopies complémentaires à repérer : occident/orient, richesse/pauvreté ; censure/liberté d’expression ; immigration/stagnation. Ce sont des objets moraux participant au contrat social marocain, postcolonial, actuel et en plein émergence.
L’humour noir, la satire des mœurs, la reconstitution des faits après un suicide, un accident ou une noyade, l’intérêt de l’impact psychologique sur le personnage, ouvrent maintes pistes critiques : psychocritique, réception littéraire ou autres.




























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