Livre
MERDACI, Abdelali Dictionnaire des musiques citadines de Constantine
Récidiviste, Merdaci, car nous pensions tout connaître après la parution de son livre sur les musiques, en général, et le maoluf, en particulier. Mais que nenni! Insatisfait, il consigne dans son nouvel ouvrage Dictionnaire des musique de Constantine, un travail qui "s'est étalé sur une période de trente ans", selon ses propres mots. Avec 377 notices bibliographiques, 268 notices techniques, 43 pages thématiques, 15 entretiens, 214 illustrations, dont 204 photos, le tout déployé sur 288 pages, on ne pourra plus dire "Je ne sais pas", après avoir savouré les feuilles de ce distionnaire qui se voudrait exhaustif. Associant l'information à l'histoire, corrigeant au passage certaines erreurs, illustrant à merveille les liens indissociables entre les grandes familles constantinoises, tout en donnant un accès fluide à la planète des musiques constantinoises, Merdaci trace une voie toute balisée vers des connaissances que bon nombre d'entre nous croisent chaque jour sans les voir, ces piliers d'un des arts ,ajeurs constantinois, ces personnages qui s'appellent Benlakehal, Gherzane, Hamma ou Bentellis, inconnus du grand public mais nécessaires à la fondation ou refondation de toutes les musiques du Vieux Rocher. D'autres noms, illustres ceux-là, nous promettent à travers deux siècles pratiquement, notamment Si H'souna, Naccache, Fergani, Zouaoui Makhlouf, Benkartoussa, Benrachi, Boukhouiet ou Darsouni. C'est dire que l'ouvrage regroupe, sur un même diapason, des mélomanes qui n'ont pas forcément etonné les mêmes airs. "Ce travail a baigné dans l'exceptionnal bouillon de culture de la maison paternelle", aime à souligner Merdaci; il n'aurait pas été ce qu'il est sans l'impressionnante iconographie, d'une très grande valeur culturelle, issue des familles constantinoises qui se sont séparées, l'espace de quelques cliquetis sur un micro, de leurs trésors. La maison d'édition Champ libre, à laquelle revient l'honneur d'avoir édité une oeuvre qui pourrait devenir majeure, soulignera, par le biais de son éditrice, Mériem Merdaci, "l'importance du travail historique qui ne manquera pas néanmoins de faire grinces des dents" dans certaines chaumières, de personnes qui ont été oubliées ou d'autres qui se seraient vu accorder un meilleur "traitement". C'est vrai que dans toute rose il y a des épines, mais force est de reconnaître que la tache de Abdelmadjid Merdaci n'a pas été de tout repos et que le rassemblement de données éparses ne l'a pas été de tout repos et que le rassemblement de données éparses ne l'a pas épargné du vent de l'oubli. Reconnaissons-lui le talent qui n'est plus à mettre en évidence et remercions-le de nous faire souvenir de ce que l'on n'aurait jamais dû oublier |