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KHADDA, Naget
Nous ne t’oublions pas : Youcef SEBTI, le poète assassiné. Titre du périodique ou du site internet : Algérie en questions Sous titre : Revue d'études et d'information Date : 27 décembre
Date : 27 décembre Année : 2013 Commentaires : Dans la nuit du 27 au 28 décembre 1993, dans son appartement de célibataire, sommairement meublé et bourré de livres, abrité par la ferme-pilote de l'Institut National d'Agronomie d'El Harrach, banlieue ouvrière d'Alger, Youcef Sebti est assassiné dans son lit. "frappé par balles à l'abdomen et égorgé". C'est le dix-huitième intellectuel algérien victime du terrrorisme intégriste.
Né le 24 février 1943 à El Milia (Nord-Constantinois) dans une famille de la bourgeoisie rurale appauvrie, il fait partie d'une des premières promotions d'ingénieurs agricoles de l'Algérie indépendante et fait, par ailleurs, une licence de sociologie. En 1969, Sebti commence à enseigner la sociologie rurale à l'Institut national agronomique d'El Harrrach avec le paysage duquel il finira par se confondre.
Ses interventions, autrefois dans les colloques, plus récemment dans la presse, ont toujours comporté une dimension utopique. Il avait à la fois les pieds solidement enfoncés dans la glaise de son pays et la tête flottant dans la nébuleuse de ses aspirations à un chimérique paradis sur terre. Matérialiste et idéaliste, nationaliste et universaliste, amarré au passé de son peuple et tourné vers un avenir de progrès, il était façonné jusqu'à la contradiction par les tensions de son époque, cherchant désespérément, sur fond d'infinie tolérance, une syntyèse harmonieuse qui le sauvât et sauvât ses semblables du scandale de la désunion: "N'est-ce pas le destin des grands hommes que de tomber en victimes de ce qu'ils ont déclenché en termes de longues marches vers un ailleurs incommensurablement meilleur?" s'interrogeait-il dans la presse lors de la mort de Boudiaf. Aujourd'hui, les assassins ont scellé son destin à celui de l'hommme-symbole qui l'avait conquis, disait-il par sa "candeur et sa juste naïveté".
Je suis né dans l'enfer
J'ai vécu dans l'enfer
Et l'enfer est né en moi.
(…)
L'enfer demeure
Et les insurgé
Ont pour destinée la folie….
Ecrivait-il dans "L'enfer et la folie", recueil de poème, publié en 1981.
Naget KHADDA
Université d'Alger
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