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KASSOUL, Aïcha BAILLY, Anne-Françoise (Interviewer)AÏCHA KASSOUL : « construire des passerelles d’humanité »
Site web : Date : 23 mars Année : 2012 Commentaires : A la tête du consulat d’Algérie à Besançon, la consule Aïcha Kassoul, qui fut professeur d’université, a accepté de répondre à nos questions sur le thème de la célébration du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie. Quelle est la date de célébration officielle de la fin de cette guerre en Algérie ? « La date officielle de l’indépendance étant le 5 juillet 1962, il est naturel que celle du cinquantenaire soit le 5 juillet 2012, dont la célébration sera à la mesure de l’événement : la libération d’un pays et de tout un peuple après 130 ans de colonisation, dont on a du mal à comprendre les mécanismes dévastateurs si l’on ne prend pas la peine d’interroger sérieusement tous ceux qui peuvent nous éclairer sur le sujet : les historiens lecteurs et analystes des faits, mais aussi ceux qui se soucient de l’histoire des mentalités, les sociologues (lire et relire Frantz Fanon), sans oublier les faiseurs d’imaginaire qui ne s’interdisent jamais de représenter le réel au plus près de son vécu. A ce propos, ouvrir et laisser ouverts à pleines pages les livres des écrivains de la génération de la guerre : Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Mouloud Feraoun (assassiné par l’OAS). Le colonialisme est un système dont la mise en place et le fonctionnement sont de nature à broyer l’existence et la personnalité d’un homme qui se trouve violemment et brusquement dépossédé non seulement de sa terre, mais aussi de son être, c’est-à-dire tout ce qui fait de lui un être vivant dans son intégrité pleine et entière dans une réalité qui a toujours été la sienne. C’est dire combien et pourquoi le 5 juillet 1962 est une date importante pour tous les Algériens qui recouvrent enfin et de haute lutte leur indépendance nationale, c’est-à-dire leur existence dans la durée normalement humaine. » ... |
