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PELCKMANS, Paul
Un Orient proche. Les volontés du Ciel dans Les Mille et Une Nuits Titre du périodique ou du site internet : Féeries
Numéro : 10 ISSN : 1957-7753 Année : 2013 Commentaires : Dans sa version des Mille et Une Nuits, Galland utilise un humour d’une nature différente selon qu’il est traducteur ou auteur. Dans la première partie de l’ouvrage où l’auteur français suit le manuscrit arabe, les récits de Schéhérazade n’ont pas le statut de contes : la sultane rapporte des histoires vraies et c’est par là qu’elle entend guérir le sultan de sa mélancolie meurtrière. L’humour, très présent dans l’original, est non seulement préservé par le traducteur, mais même renforcé. Ne possédant qu’un manuscrit incomplet, Galland s’est vu contraint d’inventer, parfois entièrement, les derniers volumes. L’humour change alors de nature. Galland y prête à la sultane un humour corrosif qui, comme chez Perrault, ôte alors toute crédibilité aux personnages. À ce moment, la sultane laisse entrevoir que ce n’est plus à sa mémoire, mais à son imagination, qu’elle recourt, car elle sait que le sultan, guéri, ne l’écoute plus que par plaisir. Cet humour d’une nature différente annonce ainsi la conclusion du récit-cadre. Numéro : 10 Pages : p. 137-152
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