Méthodologies d’analyse

du texte maghrébin

d’expression française

 

Dossier préparé par Azeddine MOUBTASSIM

1997

 

 

 


INTRODUCTION

 

 

 

Le présent travail est en même temps un compte-rendu sur les résultats des travaux présentés dans le cadre d’un colloque[1] et un dossier qui englobe les différentes approches adoptées par les participants.

Il faut aussi préciser que l’objectif de ce dossier n’est ni de juger les approches, ni d’évaluer leur degré d’applicabilité sur le texte maghrébin, mais uniquement de les présenter telles qu’elles sont et ce, afin de voir dans quel sens s’oriente la réception critique maghrébine et dans quelle mesure le texte maghrébin se dispose à se soumettre à divers angles de lecture.

Neuf méthodologies vont être présentées ici dans l’ordre établi dans le recueil[2] édité après le colloque. Avec cette présentation vont être retenues les réflexions des chercheurs sur ces mêmes méthodologies. Aussi les conclusions des communications vont-elles être rapportées telles qu’elles sont formulées par leurs auteurs et ce, afin de nous permettre de prendre part aux différentes interprétations des textes soumis à l’étude ou aux réflexions faites à ce sujet.

Pour ce qui est des champs de lecture de chaque participant, quelques ouvrages et articles ayant trait à la théorie d’analyse seront mentionnés dans ce travail dans le but de montrer les orientations théoriques adoptées ou les domaines d’inspiration choisis.

Les notes qui indiquent des numéros de pages renvoient au recueil Approches Scientifiques du texte Maghrébin.

Les noms des chercheurs, les méthodologies présentées ainsi que les intitulés des communications figurent dans le tableau ci-après:

 


Chercheur

Approche

Intitulé de la communication

Mustafa Bencheïkh

Poétique

Le fonctionnement d’un texte de Driss Chraïbi

Anissa Chami

Thématique

Images des femmes dans le roman marocain

images et thèmes de l’enfermement chez Driss Chraïbi

Abdallah Memmes

Narratologique

Le fonctionnement des instances narratives dans Amour Bilingue de khatibi

Pierre Hartmann

Textuelle et analytique (textanalytique)

L’escargot entêté de Rachid Boudjedra

Rachida Bousta

Sémiotique

Déploiement et interférence de la narration et du récit dans Le démantèlement de Rachid Boudjedra

Guy Dugas

Socio-historique

Une ou des littérature(s) Maghrébine(s)

A. Alaoui Mdarhri

Discursive

Analyse d’un extrait du passé simple de D. Chraïbi

Kacem Basfao

Psychanalytique

Production et réception du roman: l’image dans le miroir

Lahcen Mouzouni

Sémiologique

Le roman marocain

Abderrahman Tenkoul

Quelle critique pour le texte maghrébin?


 

I- APPROCHE POETIQUE (Mustapha Bencheïkh).

 

Dans le cadre des travaux de ce colloque, Mustapha Bencheïkh présente l’analyse d’un texte de Driss Chraïbi[3], mais déclare par la même occasion que son travail ne s’inscrit pas tout à fait dans l’optique prônée par les organisateurs, à savoir l’approche scientifique du texte maghrébin[4].

Néanmoins il ajoute que, dans ce colloque, il lui ‘’apparaît possible de comprendre les théories scientifiques à partir de leur relativité ‘’[5], et précise que son projet de lecture vise à ‘’définir le scientifique par la relativité et répudier les idées totalitaires d’une civilisation technicienne ‘’[6].

Pour lui, ce sont les voix (es) du langage qu’il faudrait privilégier et non l’éclectisme qui tend à enfermer ces voix (es) dans des schémas réducteurs.

Dans son étude, Bencheïkh se fixe comme objectif de ‘’rendre à l’Histoire la place qu’elle occupe dans le texte littéraire tout en s’investissant dans la recherche formelle‘’[7], et présente comme plan de travail d’évaluer les forces agissantes dans le récit qu’il étudie[8] et ce, pour une mise en relief de sa structure, et de sonder ses implications idéologiques.

A la fin de sa communication, Mustapha Bencheïkh reconnaît n’avoir pas atteint son but et se demande sur sa propre méthodologie, comme il le précise dans sa conclusion:

 

’ Si forte que puisse paraître une fiction, sa mise en mots interpelle un champ idéologique référentiel dans lequel vient retentir une série de contradictions. Interroger ces contradictions revient à combattre le cloisonnement des méthodologies.

Je ne sais au juste quelle est la mienne, mais j’ai éprouvé le plaisir de lire un texte, ayant à cœur de ne pas le réduire. Bien sûr j’ai manqué mon but, mais c’est peut-être pour cela que je continuerai à étudier des textes.’’ [9]

 


 

II- APPROCHE THEMATIQUE (Anissa Chami)

 

Avant de présenter son travail [10], Anissa Chami s’est mise en devoir de mettre d’abord au point la critique thématique. Dans cette mise au point, elle affirme que sa propre pratique méthodologique s’inspire de plusieurs tendances à la fois et surtout pour ce qui est de la définition des termes “thèmes”, “motif” et “image”.

Pour ce faire, elle présente les résultats des travaux, concernant ces notions, de quelques théoriciens tels que Raymond Trousson, Jean-Pierre Richard, Brunel, Pichois, Rousseau et Bachelard.

Pour ce qui concerne les principes de la méthodologie qu’elle adopte, Chami opte pour un sens large du concept de thème englobant les idées, les sentiments et d’autres notions comme l’interdit ou l’impureté. Ainsi, son acception se démarque de celle de Trousson et se rapproche de celle de Brunel. Quant au concept d’image, elle se propose d’emprunter les ‘’constantes’’ ou ‘’images récurrentes’’ à J.P. Richard qu’elle appelle ‘’réseaux d’images’’. Toutefois, elle s’appuie sur la méthode Bachelardienne qui a tendance à ‘’organiser l’œuvre autour d’une image nourricière, autour d’un schéma spécifique à l’auteur’’[11]. A partit de cette vision, Chami décide dans son travail de ‘’regrouper les images autour de leur thème’’ et par la suite de ‘’dégager le mouvement de l’œuvre et l’évolution du romancier’’[12], ce qui ne manque pas d’apparaître dans sa conclusion:

 

‘’Les images d’enfermement chez Chraïbi tournent autour d’une constante: la figure de la prison. Les images de cadenas, de tombeau, de cage, voir de liberté s’y versent comme la rivière se jette dans le fleuve. Cette constante est également alimentée par l’image de la barricade protectrice et par l’image paradoxale de la liberté dans une cour de prison. Ainsi la dynamique du “réseau carcéral” provient tant des images à valeur négative que des images à valeur positive.

Le thème de l’enfermement développe exactement le même schéma: portes et fenêtres closes, clef, tout comme les portes ouvertes symbolisent la séquestration.

La liberté finit par incarner la figure de l’aliénation tandis que la prison devient attachante. La culpabilité masculine est dénoncée par le personnage féminin -Ruth- et par les personnages masculins eux-mêmes. La reconnaissance paternelle peut être perçue comme une évolution du romancier, sa propre prise de conscience. Toutefois la liberté prônée par la mère reste à nos yeux utopique. Les portes fermées ne s’ouvrent pas facilement chez Chraïbi.‘’ [13]

 

 

Lectures théoriques :

- Raymond Trousson, Thème et mythes. Question de méthode, Ed. Université de Bruxelles, 1981.

- Qu’est ce que la littérature comparée (manuel collectif), A. Colin, col. U, Paris, 1983.

- Roger Fayolles, La critique, A. Colin, coll. U, Paris, 1978.

- Georges Poulet, La conscience critique, J. Corti, Paris, 1971.

- Vincent Therrien, La Révolution de Gaston Bachelard en critique littéraire, ses fondements, ses techniques, ses portées, Ed. klincksieck, Paris, 1970.

- Gaston Bachelard, L’Air et les Songes, J. Corti, Paris, 1948.


 

III- APPROCHE NARRATOLOGIQUE (Abdallah Memmes)

 

Dès le début, Memmes situe le cadre théorique de son étude[14] dans celui élaboré par le Tchèque Jaap Lintvelt dans son ouvrage: Essai de typologie narrative: Le point de vue[15], et dont les travaux s’inspirent des écoles anglo-saxonne, allemande, tchèque, russe et surtout française.

Ce cadre-là s’articule sur trois aspects:

1/ Les instances du monde romanesque.

Dans cet aspect, il précise que hormis les instances narratives habituelles (narrateur, acteur(s), narrataire), l’œuvre présente d’autres rapports et correspondances, ainsi :

 

l’œuvre

en tant que

elle suppose

·       texte

 

¨    un auteur concret

¨    un lecteur concret

 

·       œuvre littéraire

 

¨    un auteur abstrait

¨    un lecteur abstrait

 

·       monde romanesque

 

¨    un narrateur fictif

¨    un narrataire fictif

 

·       monde narré

 

¨    des acteurs (ou personnages)

¨    un monde cité

 

 

Quant au statut du narrateur, ce dernier est soit, auctoriel soit actoriel ou encore neutre (cas que l’auteur de cet article écarte dans le cadre de son étude).

2/ Les catégories narratives.

Ces catégories sont présentées par Lintvelt suivant quatre plans littéraires:

a- le plan perceptif-psychique;

b- le plan temporel;

c- le plan spatial;

d- le plan verbal.

et c’est à ces quatre plans que le narrateur fonctionne comme “centre d’orientation” pour le lecteur.

3/ Les fonctions du narrateur.

Le narrateur est présenté dans cet aspect comme ayant deux fonctions obligatoires et plusieurs fonctions optionnelles. Les deux fonctions obligatoires sont la fonction narrative (ou de représentation) et la fonction de régie (ou de contrôle).


Les fonctions optionnelles, quant à elles, se présentent comme suit:

 

Le narrateur auctoriel (dans son discours auctoriel)

en rapport avec

a une fonction

qui a pour but de

·       le narrataire

¨    communicative

 

s’adresser au narrataire pour maintenir le contact ou agir sur lui.

 

·       le récit

¨    métanarrative

 

se prononcer sur le récit dans le récit.

 

·       l’histoire proprement dite

¨    explicative

 

expliquer certains événements de l’histoire.

 

¨    évaluative

 

juger les événements ou les acteurs sur le plan intellectuel et moral.

 

¨    généralisante

 

présenter des réflexions d’ordre général et abstrait sur les événements et les acteurs.

 

¨    émotive

 

manifester des émotions suscitées par l’histoire.

 

¨    modalisante

 

exprimer le degré de certitude à l’égard de ce qui est raconté.

 

 

Par ailleurs, Abdallah Memmes s’explique sur une autre catégorie romanesque, ‘’celle des acteurs qui loin d’être de véritables personnages ne sont en fait que de simples pronoms grammaticaux et qui, comme tels, instaurent une certaine problématique de réduction sur laquelle nous reviendrons dans notre conclusion’’[16], et de conclure au terme de son analyse:

 

‘’ En raison de l’importance des fonctions optionnelles dans le roman, on peut dire que la tendance à l’essai l’emporte sur l’action romanesque proprement dite, qui est ici évanescente.


La même inconsistance caractérise, par ailleurs, les personnages qui ne jouissent guère d’une véritable épaisseur romanesque, réduits qu’ils sont, quant à leurs attributs, à de simples personnes grammaticales.

Khatibi semble, à cet égard, accentuer le mouvement de la dépersonnalisation de la catégorie du personnage inauguré par “l’école du nouveau roman”. Mais cette dépersonnalisation s’inscrit ici dans une problématique spécifique puisqu’elle est dictée par le sujet même du roman: la situation de la bi-langue et les problèmes psychologiques de l’être bilingue, de sorte que ces “personnages” (l’être bilingue, la femme étrangère, la bi-langue...) ne constituent que des catégories appelées à remplir des rôles dans un scénario construit d’avance: celui de la bi-langue.

Fait remarquable: l’auteur (qui transparaît dans le texte par des instructions autobiographiques) semble lui-même assujetti aux données de ce scénario- ne jouissant guère de la dimension omnisciente, comme c’est le cas dans le roman classique.

Enfin le dédoublement des instances et leur instabilité qui brouille constamment les données de la lecture ne sont -comme nous l’avons signalé- qu’une mise en spectacle des problèmes psychologiques qu’affronte l’être bilingue. Ces procédés sont dictés par le contexte de la bi-langue.

Nous avons donc là une sorte de mise en fiction de procédés romanesques qui hissent la forme au niveau du contenu, et qui, à notre sens, confère à Amour bilingue une dimension scripturale moderne indéniable.‘’ [17]

 

Lectures théoriques :

- Jaap Lintvelt, Essai de typologie narrative: le point de vue, librairie Corti, Paris, 1981.

- Jean Ricardou, les nouveaux problèmes du roman, Seuil, Paris, 1978.


 

IV- APPROCHE TEXTUELLE ET ANALYTIQUE (Textanalyse)

(Pierre Hartmann).

 

Sans pour autant s’inscrire dans une doctrine précise, Pierre Hartmann présente son travail[18], qui est en fait le résumé d’un ouvrage en préparation, comme s’apparentant à “l’analyse textuelle”, appelée aussi “textanalyse”. Sa méthode se base, comme il le précise, sur l’application de ‘’quelques principes très simples et très généraux’’[19] qu’il présente que voici:

· Le texte est un ensemble clos dont la structure dégage une signification.

· Pas de référence à l’auteur ni à un champ culturel prédéterminé.[20]

· Pas de référence à l’œuvre de l’auteur dans son ensemble ni aux écrits critiques qui lui sont consacrés.

· Se limiter uniquement au texte à étudier.

· Utiliser les outils linguistiques reconnus et surtout de la psychanalyse lacanienne.

P. Hartmann prévient que les résultats de sa méthode ne sont transposables ni aux autres romans de Boudjedra ni aux œuvres d’autres romanciers. Mais sa méthode, précise-t-il, est considérée comme applicable sur un corpus plus large sans être prise pour modèle ou avoir une quelconque prétention universelle au risque de ne pas être productive sur un ou d’autres textes.

Enfin, le résultat de l’analyse est donné par Hartmann dans sa conclusion:

 

‘’L’Escargot entêté n’est pas seulement le roman d’une névrose privée. C’est aussi une fable politique particulièrement mordante. Il ne nous est malheureusement pas possible de développer cet aspect que nous tenons pour essentiel. Disons simplement que cette fable, loin de se superposer artificiellement au roman de la névrose que nous venons d’analyser, s’y intègre avec un rare bonheur. L’analyse de cette fable ne demande donc pas un autre type de lecture que celle pratiquée ici. C’est ce que nous espérons pouvoir développer une prochaine fois.’’[21]


 

V- APPROCHE SEMIOTIQUE (Rachida Bousta).

 

Quant à elle, Rachida Bousta se pose la question suivante: ‘’est-il nécessaire d’exposer en guise de préambule un schéma méthodologique?’’[22]. A laquelle question, elle répond: ‘’je crains, sans fausse modestie, ne pas être à la hauteur d’une telle tâche’’[23].

Du coup, elle déclare n’appartenir à aucune doctrine précise, mais, tout en s’appuyant sur les contributions des théoriciens en approche des textes littéraires tels que Barthes, Todorov et autres, suivre son propre itinéraire en en en modelant le parcours en fonction du texte qu’elle s’est proposée d’étudier.

N’étant pas capable de dégager une théorie critique, Bousta se contente de parler de ‘’lecture’’ pour ne pas ‘’imposer au texte maghrébin une rigueur méthodologique qui peut être d’un concours appréciable pour bien des textes’’, de peur de réduire le texte sur lequel elle s’engage à réfléchir[24].

Pour ce faire, elle se propose donc d’étudier le fonctionnement d’un certain nombre de processus narratifs et surtout la signification de leur mécanisme, si mécanisme et signification il y a.

Elle précise aussi que son travail ne vise pas à réconcilier les paradoxes qui émanent de la structure du texte, comme elle avance que son approche n’est ‘’concevable que comme une lecture qui demeure imperméable à d’autre lectures’’[25].

Le résultat de son étude se présente ainsi:

‘’Dans le Démantèlement, l’élaboration sémiotique est rendue fonctionnelle et lisible par la contribution structurelle et symbolique de l’ensemble du discours narratif dans son organisation interne et les rapports interactifs qui s’y intensifient. Si le récit se présente comme une constellation avec ses ruptures, son déploiement intrinsèque, c’est dans sa gestation plurielle que se retrouvent sa densité et sa signifiance. La saisie fragmentaire des unités et le déchiffrage sectionné débouchent sur un parcours le plus souvent inopérant, voire même sans objet. L’organisation structurelle n’est ni la dérivation d’un modèle type ni aux contours rigides. Elle se dispose dans le texte par le potentiel combinatoire et relationnel, par le pouvoir de récurrence et les interactions dynamiques dans leur densité substantificatoire.L’investissement des signifiants et leur articulation sur l’énergie des signifiés est activée dans la distance et les possibilités d’évacuation ou de surcharge symbolique. Ce n’est pas tant la relation complexuelle que Selma entretient avec le père-frère-amant qui est le noyau dynamique dans le récit, mais les modalités fonctionnelles de cette relation et leur pouvoir catalytique d’une agglomération articulée sur le registre symbolique qui s’y déploie en filigrane. Le mûrier phallique et le cierge dérobé du mausolée marquent l’espace d’une focalisation activée autour d’une absence vide que Selma et Elghomri investissent dans les impératifs sexuels et/ou virtuels. Le désir de chacun des deux partenaires du récit s’organise autour de l’impact du pouvoir castrateur. La quête du père pour Selma et la quête d’une filiation pour Elghomri, père caverneux, est le substrat d’un échec scellé par les tabous sexuels et la censure qui fait blocage au déploiement intellectuel et qui est la sommation de l’histoire’’.[26]

Lectures théoriques :

- Gérard Genette, Figure III, Seuil, Paris, 1972.

- Charles Bonn, Le roman algérien contemporain, thèse de doctorat d’Etat, 1982.

- ‘’Grammaire textuelle et structures narratives’’ in sémiotique narrative et textuelle, Larousse, 1973.


 

VI- APPROCHE SOCIO-HISTORIQUE (Guy Dugas)

 

Présentée comme différente des autres qui l’ont précédée dans la mesure où elle n’est pas monographique, l’approche de Guy Dugas ne s’attache pas à un texte particulier mais à toute une production[27], et se veut une réflexion sur cette production, en rapport avec d’autres et ‘’jeu avec les concepts de “littérature nationale” d’une part, et de “littérature maghrébine”, d’autre part’’[28].

Sa méthode prétend réfléchir aux concepts établis et semer le désordre dans les classements bibliographiques déjà existants. Ces classements qui, à son sens, présentent une certaine incohérence, doivent être révisés par un processus de déconstruction, leur incohérence mise en évidence et quelques uns de leurs concepts fondamentaux remis en cause. Ceci a pour objectif, selon Dugas, de rendre ‘’à la littérature maghrébine un peu de cette dimension d’idéalité et d’universalité qu’elle est en droit de revendiquer’’[29]

Dans le cinquième point de sa communication, Guy Dugas présente deux orientations pour d’éventuelles études.

La première ouverture est:

‘’ Existerait-il, hérité d’une histoire récente ou plus ancienne, un imaginaire commun à un certain nombre de créateurs dont la nationalité ou la confession importerait, en la circonstance, moins que l’espace/temps qui, en conjonction ou en disjonction, travaille leur oeuvre? ‘’[30].

Dans la seconde il dit:

‘’Autre orientation, car je ne peux signifier hors des formes mêmes de ces significations: travailler à la définition d’une écriture maghrébine. Avec l’utilisation des sabirs, certains écrivains coloniaux subvertissaient déjà, à leur façon, la langue française. Ainsi, l’auteur de la pièce Djamal, reprend l’idée d’une langue qui ne serait “ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre”. Aujourd’hui, A. Khatibi parle d’une “bilangue” que Marc Gontard aurait tendance à retrouver -mais est-ce la même, ou une autre?- chez des écrivains juifs comme A. El Maleh ou A. Bensoussan ‘’[31].

Et enfin, pour terminer il conclut:

‘’ Qu’ils le veuillent ou pas, une Histoire commune a conduit Français et Maghrébins à se reconnaître réciproquement comme “l’Autre par définition”. Une part de leurs littératures respectives en porte trace, non seulement dans l’imaginaire qu’elle véhicule, mais également dans la langue qu’elle utilise comme ses stratégies d’écriture. A un niveau ou à un autre, c’est à la découverte de cet intertexte maghrébin que je veux vous convier ici. L’expérience m’apparaît immense et riche, car elle transcenderait (sans la nier) la rupture pour redonner dans l’universel - selon le vœu de Marthe Robert - à l’art sa valeur idéelle. ‘’[32].

 

Lectures théoriques :

- Marthe Robert, Roman des origines et origines du roman, Gallimard, Paris, 1972.

- A. Khatabi, Le roman maghrébin, Rééd. SMER, Rabat, 1979.

- J. Pélegri, ‘’Andalousie ou Arabie Séoudite? ‘’, in L’Observateur, 11 février 1965[33].

 


 

VII- APPROCHE DISCURSIVE (A. Alaoui Mdarhri)

 

A. Alaoui Mdarhri inscrit son travail dans une optique discursive du récit. Selon lui, les théories narratologiques qui se sont préoccupées des formes discursives du récit présentent certaines insuffisances tant au niveau conceptuel qu’au niveau analytique. Et pour combler ces lacunes, il se propose de réviser lesdites théories à la lumière des résultats des travaux de la linguistique énonciative.

Pour ce qui est de son travail[34], Mdargri présente une définition des concepts centraux de son analyse.

Ces définitions sont:

1/ Récit: discours dans lequel peuvent s’insérer, et s’insèrent presque toujours d’autres discours.

2/ Discours: “énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière”[35].

3/ Chaque discours suppose un sujet discursif fictif, responsable des énoncés produits.

4/ Le récit est souvent un ensemble de discours enchâssés et donc d’instances discursives hiérarchisées dépendantes d’une instance première.

Ce que A. Mdarhri appelle ‘’polyphonie ‘’, inspirées des travaux de Bakhtine et surtout de Ducrot, est tout récit qui ‘’se construit par l’imbrication de perspectives plurielles‘’[36]. Les manifestations de cette ‘’polyphonie‘’ dans le récit fondamental sont d’ordre temporel, perceptif ou verbal. Or, dans son analyse présentée au colloque, Mdarhri se limite à l’aspect de l’énonciation verbale, entendu comme ‘’rapport de l’instance discursive à la parole d’autrui ‘’[37].

‘’L’usage polyphonique, manifestation d’un savoir-dire, ici[38], s’avère ainsi comme un pouvoir- faire, constat que la parole en général ne fait que confirmer ‘’[39], telle est la conclusion qui clos l’analyse de A.Alaoui Mdarhri.

Lectures théoriques :

- Bal, M. Narratologie, Klincksieck, Paris, 1977.

- Bally, Ch. Traité de stylistique française, 2 vol, Heidelberg, 1909.

- Barthes, R. “L’analyse structurale du récit”, in poétique du récit, PP.7-57, Points, 1977.

- Benveniste, E. Problèmes de linguistique générale, II, Gallimard, Paris, 1974.

- Booth, W.C. “Distance et point de vue”, in poétique du récit, PP.85-113, point, 1977.

-Cressot, K. Le style et ses techniques, PVF 3ème édition, 1984.

- Ducrot, O. Le dire et le dit, édition de minuit, 1984.

- Fouquier, E. Approche de la distance, thèse 3ème cycle D.H.E.S.S. 1981.

- Genette, G. Figures III , Seuil, Paris, 1972.

                      Nouveau discours du récit, Seuil, Paris, 1983.

- Lintvelt, J. Essai de typologie narrative: Le point de vue, Lib.José Corti, 1981.

- Marouzeau, J. Précis de stylistique française, Paris, 1946.

- Rifaterre, M. Essais de stylistique structurale, Seuil, Paris, 1971.

- Todorov, T. M. Bakhtine, le principe dialogue, Seuil, Paris, 1981.


 

VIII- APPROCHE PSYCHANALYTIQUE (Kacem Basfao)

 

Prendre sciemment le parti de ne pas présenter une analyse textuelle et “parler ” de l’écrivain (amont) et du lecteur (aval) du texte tout en les considérant comme “faiseurs” de ce texte, tel est le propos avancé par Kacem Basfao au début de sa participation au colloque[40].

En s’opposant aux formalistes, il considère qu’un texte soumis à l’analyse ne suffit pas à lui-même, mais reste aussi tributaire de “la main qui l’a produit” et du “regard qui l’anime et le fait signifier”.

La méthode de travail de Basfao consiste à partir des fonctions et des effets du texte afin de ‘’mettre en lumière deux aspects de la production et de la réception du roman‘’[41]. Ces deux aspects sont les mécanismes d’identification et de projection, notions bien connues des psychanalystes.

En guise de conclusion, Basfao emprunte une citation à Driss Chraïbi[42]:

 

“Pour ma part, j’ai définitivement renoncé à ce régionalisme qu’implique l’expression “littérature maghrébine d’expression française”. Il ne faut pas se cantonner dans une activité marginale, étroitement nationaliste. S’il est un mot que je déteste, c’est bien le mot “nationalisme”. Une fois l’indépendance acquise, il ne signifie plus rien de positif. Il pose des bornes à l’horizon intellectuel. Je suis un écrivain d’expression française, un point c’est tout.” [43]

 

Et le chercheur D’ajouter:

 

“Dans un monde où le collectif prédomine, on ne peut s’individualiser qu’envers et contre tous”.

 

Lectures théoriques :

- Al Achgar J. (1966) (15 avril), ‘’Driss Chraïbi: Je suis d’une génération perdu’’ Lamalif, n° 2, Casablanca.

- Bonn Ch. (1974), La littérature algérienne de langue française et ses lectures (Imaginaire et Discours d’idée),Ottawa, Naaman.

- Chraïbi D. (1974) (4 février), ’Je renie le passé simple’’, Démocratie, n° 5, Casablanca.

- Jay. S. (1967) (Avril), ‘’Grandeur et misère de la littérature maghrébine d’expression française: la mort de Driss - Chraïbi ‘’, Lamalif, n° 11, Casablanca.

- Lacan J. (1966), Ecrits, Seuil, coll. “Le champ freudien”

- Laplanche J, et J.B. Pontalis (1967), Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, P.J.Oswald.

- Winnicott D.W.(1971), Jeu et réalité (L’espace potentiel), N.R.F. Gallimard, coll. “connaissance de l’inconscient”. 1975.

 


 

IX- APPROCHE SEMIOLOGIQUE

 

1/ Lahcen Mouzouni

Ce chercheur considère l’intitulé de sa propre communication comme un problème en soi[44]. Et dans ce sens , il pose trois questions:

* De quelle sémiologie s’agit-il?

* De quel roman marocain est-il question?

* Comment entendre l’analyse “scientifique” du texte littéraire?

Citant J.Molino, Mouzouni opte pour une sémiologie qui est ‘’d’un côté l’étude immanente des œuvres et d’un autre côté l’étude des relations qui existent entre l’œuvre et son producteur, entre l’œuvre et ses récepteurs ‘’[45], ce qui la distingue de la sémiotique qui, quant à elle, revêt un aspect particulier chez C.S. Peirs et Greimas[46].

Pour définir le champ de travail, il considère le roman marocain comme non seulement celui d’expression française, mais celui des deux expressions maghrébines, à savoir arabe et française, et pour ne pas se démarquer de cette vision, il justifie le choix du roman marocain d’expression française dans le cadre de ce colloque par la dimension didactique de sa participation.

Selon Mouzouni, la teneur scientifique des méthodologies en littérature dépend du point de vue adopté, de la rigueur des concepts utilisés et des limites qu’elles reconnaissent. Et dans son travail, il opte pour le terme “analyse” par opposition au terme “critique” et la sémiologie par opposition à la sémiotique. Il définit aussi le texte littéraire par trois aspects: l’écrivain (analysé au niveau poétique), le lecteur (analysé au niveau esthétique) et le texte (analysé au niveau matériel), et le lecteur comme celui qui ‘’produit un métadiscours critique sur l’œuvre ‘'[47].

Les trois modes préconisés par Lehcen Mouzouni, et qu’il considère comme modes principaux de la sémiologie, sont:

* Les modes de production;

* Les modes d’existence;

* Les modes de fonctionnement.

Et pour conclure, il présente la perspective suivante:

 

‘’La sémiologie du roman marocain doit être un travail de relecture et de construction, une remise en question de ce qui est communément admis comme étant vrai et évident, son travail consiste en la conception de son objet, laissant de côté tous les domaines où la subjectivité est reine ‘’[48]


Mouzouni n’offre pas, dans sa communication, son champ de lectures théoriques (bibliographie), mais il n’en demeure pas moins qu’il cite quelques noms dans son texte tels que: E.Benveniste, G.Lanson, Greimas, R.Barthes, A.Laâbi, I.Yétiv et M.Foucault.

 

2/ Abderrahman Tenkoul

Toujours dans l’optique sémiologique, A.Tenkoul rejoint Mouzouni dans sa vision et présente un constat selon lequel la démarche centrée sur les idées a dominé pendant longtemps le champ d’analyse littéraire au détriment de celle centrée sur l’organisation interne (structural et sémantique) du texte littéraire[49]. D’autant plus qu’il se pose une grande question: Quel est l’apport des analyses des textes littéraires à la critique?.

A partir de ce constat et de cette question, il affirme qu’une nouvelle lecture des textes. littéraires qui va avec l’évolution que connaît la littérature maghrébine, s’avère nécessaire. En outre, selon lui, si approche scientifique il y a, il est nécessaire de l’opposer au départ aux approches sociologiques et ethnographiques, maintenant dépassées, et de lui trouver de nouvelles directions. Par ailleurs, Tenkoul écarte les modes d’analyse stéréotypés, car, dit-il, ils sont incapables d’épuiser la richesse du texte ou le réduire à un signifié univoque. De là, il précise que les modèles d’analyse ont certaines limites et que leurs résultats revêtent un caractère uniquement provisoire, et dont il faut prendre conscience.

La perspective de A.Tenkoul se base sur le fait que l’application d’un modèle d’analyse n’est pas suffisante en elle-même, vu la complexité du texte littéraire, et que cette complexité et la force même de la littérature vient du fait qu’elle récupère ‘’différents discours, différentes formes de représentations symboliques et sémiotiques pour les réinscrire dans sa propre scène, et les travailler pour son propre compte‘’[50], et de ce fait, la littérature est conçue comme pratique sociale signifiante. Il inscrit du même coup le texte littéraire dans une fonction tri-dimensionnelle:

- le rapport de détournement et de transformation qu’il entretient avec la réalité;

- l’influence qu’il exerce sur la langue;

- et son attachement à ce qu’il dit et ce qu’il fait.

Vu sa complexité (caractère multidimensionnel), le texte ne peut être soumis à une méthode d’analyse à prétention universelle, car il a toujours tendance ‘’à défier les normes des lectures, à déjouer les certitudes des critiques et leurs principes ‘’[51].Cette remise en cause de l’existence d’une analyse scientifique du texte littéraire est argumentée par la vision que Tenkoul emprunte à Johanna Natali et qui se base sur la vérifiabilité et la répétabilité, conditions nécessaires à l’élaboration d’une méthodologie scientifique.

Selon lui, au lieu de s’ingénier à mettre en place une science littéraire, il vaudrait mieux reconsidérer, réexaminer les méthodes d’analyse actuelles qu’elles soient sociologiques, sémiotiques, psychanalytiques ou autres et ce, afin de les développer, de les rendre capables de sonder efficacement les profondeurs du texte littéraire, ainsi que de faire jouer leur complémentarité.

Pour ce qui est de l’étude du texte maghrébin, Tenkoul opte pour l’orientation vers une nouvelle lecture apte à être tout aussi bien attentive à la profondeur poétique du texte qu’à ses modalités de production tant sur le plan formel que sémantique. Cette méthode peut ainsi extraire (puiser) son matériel à (dans) la source même du texte mis à sa disposition.

L’intertextualité, la carnavalisation et la polyphonie sont, à son avis, des ‘’concepts-clé de la poétique ‘’ qu’il faudrait mettre en pratique sur le texte maghrébin, car celui-ci lui semble offrir un terrain propice à cette mise en pratique.

Mis à part le texte, le critique propose également de s’intéresser aux deux autres aspects de la littérature: la production et la réception.

Outre ces propositions, il suggère:

- d’étudier le rôle des “institutions” (media, prix littéraires, organisations d’écrivain, universités etc.) dans le développement de cette littérature ;


- d’étudier la réception critique aussi bien dans ses tendances esthétiques que théoriques ;

Pour terminer sa communication, A.Tenkoul conclut:

 

‘’Ces quelques propositions, dont je me suis contenté de tracer les grandes lignes, sont à mon sens autant de perspectives à ouvrir afin de donner forme et réalité à une lecture adéquate du texte maghrébin, débarrassée des préjugés de la Doxa et des spéculations des scientistes’’ [52]

 

Lectures théoriques :

- Serge Doubrovsky, Les chemins actuels de la critique, U.G.D.,Paris, 1968.

- Roland Barthes, Leçon, Seuil, Paris, 1978.

- Tzvetan Todorov, Poétique, Seuil(coll. Points), Paris, 1968.

- Abdelkebir khatibi, ‘’célébration de l’exode ‘’, in “congrès mondial des littératures de langue française”, Université de Padoue, 1983.

- Johanna Natali, La logique du plausible, Ed. de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 1981.

- Jean Claude Gardin, “lectures plurielles et sciences singulières”, in Diogène, n° 118, Avril /Juin 1982.

- Philippe Hamon, in Poétique, n° 31, 1977.

- Hans Robert Jauss, Pour une esthétique de la réception, Gallimard, Paris, 1978.

- Gérard Genette, Seuils, Seuil, Paris, 1987.


 

 

CONCLUSION

 

 

S’il y a un caractère à retenir dans le cadre de cette rencontre littéraire, c’est bien le caractère novateur que commencent à porter la recherche et la critique vis-à-vis de l’analyse du texte maghrébin d’expression française. L’innovation dont il est question ici, réside non seulement dans le choix de méthodologies en quête d’une certaine scientificité, mais aussi dans l’adoption d’une orientation qui vise à étudier la littérature maghrébine dans tous ses aspects, sous toutes ses “ coutures ”. En effet, sans délaisser le contenu qui a toujours été considéré comme référentiel, les chercheurs se préoccupent de plus en plus de la forme en puisant leurs outils et concepts d’analyse dans les sciences du langage. Et c’est dans ce sens d’ailleurs que les organisateurs du colloque ont opté pour un thème aussi audacieux et aussi ambitieux.

Ainsi rigueur, objectivité, efficacité, pertinence, sont, entre autres, les termes qui ne cessent de résonner dans les différentes communications présentées par les participants. Ces termes se veulent porteurs des caractéristiques que doivent revêtir les méthodologies d’analyse et la réception critique maghrébines. Ceci montre l’attitude de ces chercheurs à l’égard de la lecture du texte maghrébin, attitude qui fait preuve d’une grande maturité et d’une importante ouverture, et montre aussi combien ferme est la volonté des participants de faire sortir la critique littéraire maghrébine du marasme dans lequel elle s’est longtemps cloîtrée.

Avec neuf approches différentes et un corpus allant du simple passage à la production littéraire dans son ensemble, les travaux sont d’un apport non négligeable tant au niveau interprétatif qu’au niveau méthodologique.

Aussi, quant à la teneur scientifique des différentes méthodologies, est-il à préciser que si le discours d’une Bousta est marqué par la tergiversation, celui d’un Bencheïkh par l’écart et celui encore d’un Tenkoul par la réfutation, il n’en demeure pas moins que le consentement, l’exactitude et l’exhaustivité d’un Memmes ou d’un A..Mdarhri disent long sur le progrès que connaît actuellement l’analyse du texte maghrébin.

Ainsi et toujours dans le cadre de ce colloque, s’il est un point commun, un champ d’intérêt général qui fait jouer les confrontations des méthodes et les échanges des points de vue, c’est bien celui qui vise le développement de la littérature maghrébine d’expression française en particulier, et celui de la littérature universelle en général.. Lahcen Mouzouni n’a-t-il pas dit que ‘’toute réflexion sur le texte littéraire est en même temps réflexion sur la littérature, sur le statut de la critique et sur l’univers lui-même ‘’? (Réception critique d’Ahmed Sefrioui, Afrique-Orient, Casablanca, 1985, P.10).

 



[1] Colloque national organisé par le Groupe d’Etudes Maghrébines à Rabat les 28 et 29 avril 1986 sur “les approches scientifiques du texte maghrébin”.

[2] Approches scientifiques du texte maghrébin (ouvrage collectif), les Editions Toubkal (coll. Repères), Casablanca, 1987.

 

[3] ‘’Le fonctionnement d’un texte de Driss Chraïbi’’. P.17.

[4] Mustapha Bencheïkh est l’un des participants à n’avoir pas pris le parti du thème proposé par le colloque

[5] P.17.

[6] Ibid.

[7] Ibid.

[8]Un passage du roman Les Boucs de Driss Chraïbi.

[9] P.23.

[10] ‘’Images des femmes dans le roman marocain, images et thème de l’enfermement chez D. Chraïbi ‘’ P.24.

[11] P.28.

[12] Ibid

[13]  PP. 32. 33.

[14] ‘’Le fonctionnement des instances narratives dans Amour bilingue de khatibi’’.P.34.

[15] Librairie Corti, Paris, 1981.

[16] P..37.

[17]  PP.46.47.

[18]’L’escargot entêté de Rachid boudjedra’’.P.48.

[19] P.48.

[20] Dans ce cas-là, Hartmann précise que: “le nom de l’auteur, la mention de la ville d’Alger, la référence à l’histoire de l’Algérie contemporaine appartiennent par définition à un espace de lecture proposé par l’auteur, et qu’il serait absurde de prétendre ignorer au nom d’une prétendue rigueur méthodologique” (P.48).

[21] P.60.

[22] P.61.

[23] Idem

[24] ‘’Déploiement et interférence de la narration et du récit dans le démantèlement de Rachid Boudjedra’’.P.61.

[25] P.62.

[26] PP.68.69.

[27] ‘’Une ou des littérature(s) Maghrébine(s)’’. P.70.

[28] P.70.

[29] P.71.

[30] P.78.

[31] Ibid.

[32] P.79.

[33] Citation: “Plusieurs écrivains dont on ne mésestime pas la qualité sont rayés d’un trait de plume.. Camus, Jules Roy, Audisio, Jaques Berque, pour ne citer que ceux-là? Ne sont-il pas nés pourtant en Afrique du Nord” ? P.74.

[34]  ‘’ Analyse d’un extrait du passé simple de Driss Chraibi ‘’ P.80.

[35] Définition empruntée à E. Benveniste(Problèmes de linguistique générale, II, Gallimard, Paris, 1974).

[36] P.83.

[37] P.84.

[38] L’auteur fait allusion au passage mentionné dans le titre de sa communication.

[39] P.91.

[40] ‘’Production et réception du roman: l’image dans le miroir ‘’ .P.93.

[41] P.93.

[42] Dans cette analyse l’auteur a pris comme corpus quelques oeuvres de D.Chraïbi.

[43] P.101. (Lamalif, 1966, n° 2, p.42, propos recueilli par Jamal Al Achgar).

[44] ‘’Le roman marocain ‘’.P.103.

[45] P.104.

[46] Pour ce qui est d’une définition exhaustive de la sémiologie, l’auteur renvoie à son ouvrage Réception critique d’Ahmed Sefrioui, Casablanca, Ed, Afrique-orient, 1985

[47] P.105.

[48] P.109.

[49] ‘’Quelle ctitique pour le texte maghrébin? ‘’ P.110.

[50] P.112.

[51] P.113.

[52] P. 116.