Je m'appelle Jérusalem
Née à une date incertaine
De père inconnu
Je me suis créée divine
Je ne brille pas de mille lumières
comme Paris, l'artificielle
J'irradie une lumière d'or
sur une âme de pierres
Les poètes m'inventent
Les hommes de foi m'implorent
Les touristes me caressent
Les archéologues me cherchent
Je m'appelle Jérusalem
Mon nom crie la paix
Mon corps appelle le sang
Mais Je ne suis pas celle
Que vous croyez
Je brûle d'un feu sacré
Qui consume les égarés
Qui glace les esprits saints
Oh jouissance intarissable
d'une vieille dame gâtée
Pour mon nom
On perd la raison
On sacrifie des enfants
On tue de faux coupables
Je m'appelle Jérusalem
De moi
Je doute parfois
Débordée par le déluge de foi
Qui guide
Trop d'hommes
Vers moi
En colère
J'anéantis
Ce qu'ils m'ont construit
Je leur invente
De nouvelles tortures
Ils reviennent
Pourtant
Parce que
Je m'appelle Jérusalem
Triste terre sanguinaire
J'attends comme une jeune fille
L'homme qui
Me sauvera de la souillure des hommes
Et
Me rendra céleste
Véronique Hayoun