Prologue
Une ville, une chambre. ; Un endroit quelconque ou se trouvent des souvenirs
, un brin De lumière, une odeur, une image brumeuse
Des femmes, des femmes que des femmes
Une silhouette, un homme ?
Maritime
A
tous nos pères
Bulles mousse écume
Au coin des lèvres
L’homme frappant sur l’enclume
Balançant le corps
Dans un bruit qui se répète
Mouvements souvenirs
Mouvement fœtal
Baignant dans un liquide naturel
Bruit sec
Grincements
Le mât se brise
La voile se déchire
Le vent renifle
Le ciel elliptique chante
Témoigne la mère
Louanges répétées
Grande vague déferlant sur le sable
Bruit feutré
Par les galets qui se succèdent
Histoire d’une prière
D’un grain de sable
D’une goutte d’eau
Pluie ou rosée
Eclaboussure d’une rame
Chose éphémère
Rêve
Songe bleu des nuits sans fin
Conté par un lutin ?
Fès Novembre 93
FES
Fès …
Fenêtre fermée
Rideau déchiré
Mur lézardé
Fès
Soleil partant
Qu’on oublie de saluer
Collines tassées
Trop regardées
Fatiguées lassées
Du temps lent
Essuyant un carreau ébréché
Fès
Rameau fleuri
Arbre rabougris
Au milieu d’un jardin
Source tarie
Fès
Pieds nus
Corps vigoureux
Regard pénétrant
Fruit succulent
Une bouche édentée
Fès
Sourire d’enfant
Robe fleurie
Chansons répétées
Venus de la montagne
Vers la plaine assoiffée
Fès décembre 93
Envol d’images
A toutes nos mères
Un patio
Une vasque murmurant une eau cristalline
Rayon lumineux
Effleurant à même le zellige
Bleu et blanc
Des silhouettes se superposent
Une princesse dans une cour royale
Splendeurs chatoyantes de la nostalgie du passé
Une combattante chevauchant le temps
Arpentant l’espace avec témérité
Et la maternité
Un chant une voie
Chaude
Forte
Vous portant dans ses bras
A travers les méandres de la pensée
Imposant son art et sa féminité
Une scientifique se débattant dans ses formules
Pleine de hardiesse
Avec beaucoup de finesse
Déliant les tentacules du crépuscule
Un voile qui tombe
Un œil fardé
Un sourcil épilé
Un foulard de couleurs
Sur les bancs d’université
Un voile qui tombe
Un pan
Une robe blanche à capuche
Djellaba sur les bancs du parlement
Rêves réalités
Echange fraternité
Maintenant on est cotées !!!
Mais à vous les sommets.
Fès, Mars 1994
La médina
Descendre à travers ruelles
Descendre à travers moi-même
Voir tes murs muets
Voir tes parterres
Jonchés de souvenirs
Voir tes gens
Voir tes maisons
Regarder
Observer ton langage
Contempler tes étalages
Voir voir voir
Ecouter tes bavardages
Entendre tes sons
Ecouter tes sens
Humer ton parfum
Sentir tes odeurs
Tes goudrons
Sentir tes profusions
Tes rythmes
Tes battements
Entendre le rire d’un enfant
Jouant à la toupie
Ou au ballon
Un âne qui passe
Un toucher rugueux
Une odeur acre
Bruits de sabots
Entendre un mot
Joies partagées
Rationalité divulguée
Imagination bridée
Conte raconté
Protection et paternité
Sieste arrêtée
Fès avril 2004-
Entière
Dire non
Dire non au soleil
Dire non à la lumière
Dire non à la fleur
Dire non à la couleur
Dire non à la douceur
Dire non au rire
Dire non au sourire
Avoir froid en été
Dire oui à sa maman
Dire oui à son papa
Oui oui oui
Avoir la bouche crispée
Oui oui oui
Dire non à l’avenir
Dire non au souvenir
Non non non
Espoir naissant
D’un changement
Avril 2004-05-13
Repères
Les chemins sont nombreux
On reste aux milieux
Les tentations alléchantes
Et le choix judicieux
Dimensions
Point
Point point point
Grain grain grain
Volcan
Ligne
Serpent
Désert
Eau
Un pas deux pas
Ville
Place publique
Image biblique
Pas le temps
Dimension de moins
Dimension de plus
Pas le temps
Vol
Un coucou
Un hibou
Une cigogne
Un rieur
Un nageur
Dimension de plus
Dimension de moins
Dimension de plus
Pyramidale
A toutes nos soeurs
Un horizon crénelé
Des lumières clairsemées
Un voile de coton
Accroché aux minarets
Eveil doux
Ocre jaunâtre
D’or et d’argent
Une palette a même le ciel
Et une brise
Un pinceau invisible
Tirant des traits
Esquissant des touches
Des taches
Indélébiles.
Une toile infinie
Tanger. Perle d’Ulysse
Amarrée sur le rivage
Sauvée d’un naufrage
Par Noé ou un dieu grec
Construite par un métèque
Qui es-tu Tingis ?
Ville de clair obscur
D’eau douce
Et d’eau de mer
D’étrangers et d’être chers
D’écrivains et (patères)
Ville de saints
D’apothicaires
De jardins
Et de jachère
Ville d’arrivées et de
départs
De larmes de joies
Où l’aube est reine
Et le crépuscule
Une quête vaine
Tanger,
fev 96
Venus
à Majid
Dame nature sort d’une porte délabrée
Bravant les barrières
Emerge de son bain
Se libère
Se secoue
Des gouttelettes d’Oh
S’emmitoufle dans ses voiles
Dans sa brume
Dans son mystère
Gazouillis d’oiseaux comme unique réveil
Dame nature
Avance
Pousse les portes une à une
Les lignes apparaissent
Se distinguent
La couleur a du regain
Le gris cède au rose
Le noir au doré
Appel aux branches et aux feuilles
Appel aux arbres et aux collines
Appel au ciel et aux cimes
Elle se coiffe
De dentelles noires
Pour séduire
Se pare de traîne blanche
Pour ébahir
Dame nature
Peau veloutée
Contour d’un pétale
Chevelure abondante
Lierres enchevêtrées
Beautés éparses
Boutons d’or et gaillet
Anémones et muguet
Foisonnement de jaunes
De pourpres
Et de carmins
Sire l’Orage arrive
Dame mature ploie
Se déploie
Cherche
Se cherche
Gouttelettes d’Ah
Pluie fine
Pluie forte
Frémissements de feuilles
Béance de bourgeons
Soubresauts de joie
Jouissance
Pomme d’Adam
Lune
Soleil
Ambiguïté d’une frontière
Dame Nature part
Laissant un mot doux
Aux feuilles automnales
Pour un rendez-vous a venir
Fès, fev 94
PAPOTAGES, CHAABANA des femmes
Thé chaud
Thé vert
Amandes grillées
Bracelets d’or
Sourire aux lèvres
Gorges perlées
Frou-frou des soieries
Boucles satinées
Talons aiguille
Un mot
Phrases concentriques
Cascades déferlantes
Ruisselantes de mots
Ricochet
Des mots
Des mots
Encore des mots
Des rires
Des sourires
Sur un air musical
On respire
Gorgées de thé
Pâte d’amande
Cornes de gazelle
La belle
Bois de santal
Eveil de l’âme
Rythmes
Rires
Joies
Mots sans dire
Au revoir et a la prochaine
Fès, jan 96
Un aller simple un retour meilleur
(A Didier van cawlert)
L’herbe sédentaire
Accrochée a sa terre
Beaucoup de lumière
Sans pluie
Lance un appel
Des grains voyageurs
Des grains migrateurs
Messagers du chergui
séduits
Perçoivent l’appel
Le portent
Prient
Poursuivent leur trajet
Vents du nord
Vents forts
Sur les plages des maures
Zeus
Poséidon
Eole
Euros
Autels aux vents
Patrons de la navigation
Sable ce sortilège
Méditerranée oblige
Immouzer, Mars 96
Faire la vaisselle
Dans sa cuisine
Dans son ordre
Elle range
Les couteaux et les fourchettes
Les cuillères et les assiettes
Les verres et les marmites
L’eau bouille
Le savon et ses bulles
Azurées et colorées
C’est beau
Elle rêve
Sherazade parle
Séduit
Raconte
Invite au voyage
L’eau coule
Un verre après l’autre
Des caresses se succèdent
Une assiette après l’autre
Dégoulinantes d’eau
Un couteau
Fin et acéré
Une caresse mal placée
Égratignure
Ecorchure
Blessure
Le sang coule
Suit une larme
Présage
Message
C’est dur de faire
Le ménage
Fès, avr 2004
Coupables
Coupable...
D’être femme ?
Coupons ces cheveux
Ces mèches rebelles
Courbons les épaules
Cachant ces seins
Laissons ces enfants sans tutelle
Coupons les ancres matriarcales
Mettons le cap
Vers le nord
Mettons les pantalons et les godasses
Portons les besaces
Etudions les naturels et les réels
Soyons rationnelles
Déguisements inutiles
Vous êtes femmes
Et vous le resterez
Vos éclats de rire
Sont sans pareils
Vos douleurs menstruelles
Vous dévoilent
Votre petite cuisine est irréelle
Coupons les cordes patriarcales
Mettons le cap vers le sud
Retrouvons nos mères
Et nos grandes mères
Ecoutons et discutons
Discutons et parlons
Parlons et papotons
Nous nous taisons.
Amères
Mère
Mer
Parlons
Dialoguons
Rescapées
Sauvons les fillettes et les garçons
Fès, avril 2004
Mes mots Mes douceurs
Les mots
Mes maux
Mes douleurs
Les mots
Mes mots
Mes douceurs
Effrontée
Entêtée
Fille
Étêtée
Je suis
Je veux
Je sais
Je sens
Je vois
Je sais je sens je ne sais rien je vois
Passionnée
Impulsive
Cultivée et nostalgique
Mal menée
Rigoureuse
Endurcie
Mélodieuse
Adoucie
Ramenée
Mon corps
A moi
Creuset de maux
Pise de mots
Labyrinthe de flots
Rafales d’images
Jeux de mots
Ravissante
Séduisante
Ensorcelante que c’est beau
Merci de m’avoir écoutée
Fès, avril 2004
Mal adresse
Maman
J’écris des poèmes
Quoi
Maman je t’aime
Evidemment
En arabe je crois
Non maman
En image
En flash
Quoi
Ecoute maman
C’est la fille qui écoute sa maman
Et non l’inverse
C’est cela notre éducation
Ecoute
Juste ce que j’écris
Je te le lirai en arabe
Ma fille
Moi je suis occupée
Maman juste celui-la ou je parle de toi
Ah
Soit une petite fille
Rêvant debout et endormie
Telle une brindille
Dans le flots des
C’est ça moi
Non ça c’est moi
Arrête tes balivernes
Viens m’aider dans la cuisine
Oui maman
Un chat dans la gorge
( ) !
Je crois que je me suis trompée d’adresse
Fès, avril 2004
Nombres
Jeu de cartes
Jeu de vie
Jeu de chiffres
Jeu de tris
L’as
Individu
Seul
Sans importance
Avantageux
Bizarre
Dans un full
Le deux
Vivre à deux
Jeu compliqué
Vie ensemble
Enquête
Connaissance mutuelle
Le trois
La guerre de Troie
Le quatre
Pain quotidien
Quart de pain
Affamé
Délicieux
Le cinq
Cinq prières
Cinq doigts
Cinq sens
Numéro cinq
Cinq de Channel
Le six
Soixante dirhams
Joués au loto
Le sept
Sacré chiffre
A l’occident
A L’orient
Le huit
Famille nombreuse
Le neuf
Mathématiques
Dernier chiffre
Le dix
Equilibre
Balance zodiacale
Le valet
Pertinent
Drôle et malicieux
Molière
La reine
Image
Que renvoie tout miroir a chaque femme chez elle
Le roi
Rappelle
A l’ordre
Fès, atelier d’écriture 96