Cher Monsieur,je vous adresse la première partie de mon recueil" sous peine de mort " et vous remercie d'avance de votre peine.messaour boulanouar.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------SOUS PEINE DE MORT --- 1 -------------------------------------------------------------------------------------------écris avec du sanget tu apprendras que le sang est espritF. Nietzsche -
Charles Beaudelaire -Je est un autreA. Rimbaud --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------01 - J’écris lumière. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris lumièrej’écris douceur que l’on partagedouceur que l’on déchireherbe rebelleherbe soumisej’écris tendresseet la douceur s’incarneet le coeur surprenant des roses s’ébouriffej’écris soleilet l’amandier en fleurdevient la preuve du printempsj’écris santél’homme travail et chanteet la terre se couvre de moissons nouvellesj’écris jeunesse et l’on s’aime partouton s’aime dans la haineon s’aime sous les ruineson s’aime dans la cendrele feupartout le feu reprend naissancepartoutla vie devient possibleet nul ne se défend contre l’immence espoirqui sortdu plus profond du peupledu plus secretde sa lointaine histoire et de sa longue angoissej’écris bontéet l’ombre se disperse à l’approche de l’hommejoie de belle venue espoir de grand soleillumièrearbre qui montej’invente un nouveau mur pour éprouver ma forcepour troquer ma douleur contre un ciel nu d’azurj’écris bontéle lion veille l’enfantet l’enfant joueavec les bêtes de son âgedans le mûrier où le lézard someilleon grapille en riant le sucre et l’encrel’étéplus vaste que la merplus riche que les champs futursrayonne mains ouvertes dans la chair des blésetl’instant marque le coeurde la couleur des chosesj’écris bontéet l’oiseau chante dans ma maintendre et chaude d’amourj’écris mouriret la nuit s’ouvre comme un litoù l’oubli vient me prendre pour user ma tracela trace de mes mains dans la pierre et le sablela trace de mon nomla trace de mon rêvela trace de l’amour qui éclaire mes gestesmon humble trace humainej’écris mouriret la source étouffée ne chante plus pour moidans mon coeur fatigué le désert se prolongeje me rends au malheurje ne crois plus au feu qui germe dans mon sangje ne crois plus à rienl’oiseau qui défrichait le cielpour mon coeur et mes yeux se traine dans la bouela fleur qui répétait ma joiese déssèche en ma mainma maincomme une feuille mortecomme un outil brisé qui ne sert plus à rienmes paupières de plomb ont fermé mon visage.j’ai honte de la honte qui n’éclate au jourcomme un volcan de vie sur toute chose mortej’écris honte du baiser qui ne tue pas le traitrej’ai honte de chanter quand un homme étranglése débat dans la geôle immense du malheurj’ai honte du baiser qui ne fait pas chanterla feuille avec l’oiseaula source avec l’enfantj’ai honte de la joie qui ne tue pas sur placel’homme rompu au crimela fleur pourriele sang ignobleles hommes poussiéureux que la poussière attendet tout ce que la honte engendre dans le coeurla bouequi veut monter au ciella limace accrochée à la plus belle étoilela suiesur le plus beau visagele rire de la haine éclaboussant d’ordurele ciel nu du matin qui veille dans mon coeurj’ai honte de vous tous qui n’attendez plus rienqui ne savez plus rien du miel heureux de vivreet pour toute la honte où s’égare ma forceet pour toute la force où j’inscris mon espoirj’écris vivre et mourir à toute heure du jour2 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris lumièrela terre où mes verges hautainss’agitent sous le vent qui gifle ma tendresseet me dénudedes vielles loques de l’angoissej’écris l’espace où je m’égareet le rempartqui se dresse en ma vie entre appel et réponsej’écris le feule feu violent où je me dressedans le matin sanglant où mon secret s’affichedans les rues de la ville qui s’ouvre à la viej’écris la mort qui me traverseles branches du silence où s’agite un fantômel’herbe fade où je dors au bord de la rivièrel’herbe douce où je dors au bord de ton visagema vie en cruel’enfance où je me perd en vainà chercher mon image errante auprès des lèvresà vaincre le rempart des prisons de mon coeuret la lumière absurde où je suis sans visageà mourir de silence au plus fort de la houlequi brise toutes mes fenêtresj’écris à me glacer d’horreurdans la nuit sans couleur où ma lampe se brisede souffrir sans raison l’insulte et le méprisdans la grise amertume où je creuse en secretla joie que l’on me donne au tournant de la rue*j’écrisl’herbe brûlée par un démentla mine où tu déscends mener ta vie de taupepour le pain et le vivreà l’heure la plus claire où l’oiseau qui s’éveilleéveille un nouveau jour malice au cris de sableaurore en moi troublédes restes de la nuit ruinée par une étoile en fuite*j’écris le feu le fer le sang la peur la mortla pierre que l’on brise à vouloir son secretl’amour perclus de haine et notre enfance morteaux portes de l’école où l’on brûle le livreaux portes des bordels où rôde un vieux mystèrel’amour sans espérance aux gestes sans couleur*j’écris sonorela rue où chantait une enclumel’odeur des acacias en fleurset notre faimdatée de nuit et de reptilesj’écris la rue mouillée qui délivrait ses chancesdans une odeur d’écorce et de feuilles en larmesdans l’automne éclatant de rouille et de rumeursvibrant au ciel strié de paine et d’hirondellesdans le soir douleureux de notre blanche absencej’écris le bléses vagues sous le vent qui sueau front des moissonneurs arqués dans les chansonsoù se troublait mon coeur qui répondait au sangcomme un chant de faucille appris dans la raisonoù le temps remontaitles âges des défaites .*j’écris sereinla source et la cascade blanchegravée dans notre enfance au coeur de la verdureoù nous brûlions parfois quelque branche d’amourj’écris au ventle chant de la maison notableoù je pleurais parmi les cris et les insultesdans la torpeur de l’âge et la douleur sans finoù se figeait le sang des femmes hystériquesj’écrisles pleurs de mon enfancebille en couleurs perdue sous la porte ferméejouet cassémon bel avion ne volait plusbonbon pris par un autreenfanceoù je cherchais ma mère aux bracelets sonoresenfanceoù l’on panse mes yeux pour guérir des larmeson m’égorge au goudron pour brûler les fantômeson m’habitueau goût de l’herbe amère au goût de l’amertumeenfancele point brutal de l’âgebrise au soir de vertigedes nostalgies sans être un corps de neige arable*et maintenantbrise au soir de vertige et neige au corps arablel’amourberce nos mains de chair et brûle en nos racinesles nostalgies sans être au poing brutal de l’âge3 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris douleur terreurj’écris un vrai silencel’insulte où je m’efface et dessine mon spectreà l’heure où l’étranger me heurte de sa glacej’écris ce qui m’écrase et me déforme en vainla nuit lourde de crime aboie de tous ses chienset l’ombre use le sang qui travaille à renaîtredans les forges de l’aube aux bras d’argile tendreet ma mère est présente un proverbe à la bouchelaine et fuseau en main légende où l’homme libregravait son nom sur toute choseô chansons de ma mèreen vous était l’histoireen vous était la force armure au bruit de lainej’appris en vousle chant vivant de la noblessele chantque n’éteint pas le crime ô peuple grave et beautu étais nuit et jour dans la chanson de l’arbrece qui ne s’éteint pas dans le malheur sanglantce qui ne s’éteint pas pour le confort d’autruiô peuple grave et beau terre profonde et simplelaine et chansons de feu dans la vieille sagessetu étais nuit et jour ce qui résiste et chantesans consentir à l’ombreau crimeaux gestes de défaitecar tu restaisprès de la source et de la tombela prophétie qui marche et qui résiste au crimelaine et chansons de feu ô mèretu rivais mon enfance aux grandes fêtes libresj’allais vers toij’allais vers ton domaine humaintu me parlais sans cessedu feu lointain qui allait naîtrede la braise endormie sous l’horreur et la cendredu vieux courage ardent dont la moindre étincellepouvait être un volcancar tu savais de vieille scienceque toute argile humainepouvait être un sanglot d’ivresse et d’espéranceun grand cri de justice une implacable auroreparfoistu me parlais en clairtu me disaisils partiront crispés la rage au cœur en trancela boue aux mainsils quitteront notre domainela loi et l’édiffice en trainils quitterontchose impossible à reconnaitrenos jours flétris d’ordure au centre de leur fêtenos jours pouris de sang verséils quitteront notre domainepleurant de haine triste et de blanche impuissancecertainsdes fousdes singes nostalgiquescertains de notre peuple iront pleurer leur fuiteô mèreils sont partis et tu es morteils sont partis au large et notre peuple chante4 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris un monde ancien qui se prolonge en nousun ciel de boue vaincue qui nous habite encoreun vieux mendiant qui reste en nous main tendueun vieux gourbi crasseux que nous allons détruireun vieil orgueilqui se réveille au coeur du richeil reste encore en nous l’horreur du monde ancienquelque chose à détruirele long cadavre que nous fûmesnos yeux trompés par leur miragenos mains salies par leur étreinteil nous reste à franchir notre visage en loquesle haut rempart qui enfermait notre âme immensetoutes lèvres brulées par leur baiser sanglantil nous reste à guérir de nos plaies familièresil nous reste à trouver langage à notre tailleil nous reste à franchir le doute et l’herbe mortesaisons de lave en crue la peur qui nous habitela nuit glacée de haine au givre incandescentla grande nuit morose au feu de lune froideil nous reste à franchir la main de nuit lépreusel’hiver au froid gluant qui ronge nos racinesl’hiver au froid de mort qui nous colle à la peaule lourd vertige d’être un visage et son ombreil nous reste à franchir un lieu de neige hirusteun lieu de haine noire aux lianes de souffranceun long silence étroit un long couloir de glacemille ans de lourde injure en nos yeux délabrésil nous reste à franchir la peur d’être un visagela peur d’être un nuage au front des imbécilesla peur d’être un oiseau cri de lumière ailéedans le matin sanglant qui sourd de nos paupièresil nous reste à franchir la mort qui nous habitela peur de rompre le silenceet de chanter la joie de tousla simple joie de vivre au miroir du présenttous les chemins du sangô joie de découvrir entre un geste et la nuitque nous avons des mainspour empoigner le mondedes yeuxpour envahir l’ombre putrideet régner dans les yeux de nos frères sans forcedécouvrir au présent entre un geste et la nuitque nous avons des corpspour la joie du beau tempspour l’herbe au pas furtif qui joue en notre amourpour l’eaula joie de l’eau sur nos sueursla joie de l’air en nos poitrinespour notre ivresseil nous reste à franchir le gel qui nous habitedepuis le temps de la caverneoù nous étions de l’ombreguettantle feu de vivre5.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris la mort du vieux mystèrel’ombre du règne atroce où nous fumes des spectresdans un monde de chair de joie et de splendeursdans un monde nocturne où nous étions sous terreailleurstrès loin de notre image antiquehors de la joie que notre sang livrait à l’aubeproie du maitre sanglant qui nous tenait en laisseau plus dur de sa haine*j’écris la mort du monde ancienpour arborer ce que nous sommesce que nous voulons être au coeur de la jeunessequi se réveille en armeschanger la morten viechanger la forceen feuchanger la vieen joiechanger la ronceen soiedonner un sensà ce qui change en nous vergers brûlés de froidchangerde danse et de chansonschangerde rythme et de proverbeschangerla nuit en source claireégorger l’ombre où nous pleuronsmourirà notre vieille image et reconnaitre humainssur les hauteurs de vivrenos vergers clandestins ouverts à toute chanceô soif de l’êtrejoie de changertoute rumeur en fait en sourcetoute promesseen paintoute rencontre en fête et toute danse en armesjoie de changer la mort en viele vacarme en chanson et la neige en printempspouvoir le direà tous les gens pris de détresseà tous les gens surpris de glace et de laideurle dire en acteà tous les gens bléssés dans leur lumière humainedans leur travail limpidedans leur meilleure image*j’écrispeuple blessé au présent âge et longue patiencenuit de chair crucifiée dans un temps sans mémoirenuit de lumière en sang où pleure mon semblablelégende où je m’éveille au langage de l’astreau chant nu de l’ancêtremagiedu verbe vivrele sang trouve en l’éclair sa brusque récompencel’oiseau répète notre enfanceet l’enfant jouedans la rue de son rêve aux algues de tendresseface à la peur du soir qui enfante les spectreset rentredans sa coquille d’ombre*j’écris peuple au présent lumière impitoyableblé patient sous l’orage aux ongles de feu noirherbe au trésor de fête où l’ âme est la maisonqui grandit sous l’azur au tumulte émouvantcomme un arbre parfait ô tendresse habitablej’ouvre les mains de tous au grand soleil paisibleet mon corps fraternise avec l’herbe et le ventet brasse dans la foule en actela joiequi nous invente humains6 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris à mortà vide en pleine auroreà fleur ferméeà fleur ouverte en mon silenceà fleur brûlée par leur outrageà vigne en sang dans mon ivresse
*j’écris à mortsous la torture infecteà l’heure où je me glace au tournant de la ruedans un cri de géhennepour mourir en secret de mon propre mensongepour mourir sans raison dans un sanglot de hontepour mourir sans couleur plaie de nuit sans espoirdans un wagon plombé vers un camp de mort lentej’écrisà terre enceinte d’un printemps violentà rue barrée de mort casquéeà rue barrée de haine viergeà neige hiruste où la justicerencontre la matraque aux fleurs lacrymogènesà long mépris de ronceà longue mort brutaleà neige en deuilen plein chemin d’amour espoir au front blesséfruit de tendresse amère et de jeunesse en actej’écris à pleine lèpre au creux de ma blancheuren plein orgueil de vivre un bref instant de plusen pleine sourceoù mon ancêtre pleur en vain ses lances mortesson temps ruiné par les crapulesson jour souillé dans les orgiessa neige en deuilson dernier chant brisé et sa légende éteintej’écrisamour en armesdouceur à vendre homme à l’encanje suis un chien sous la potenceun fantôme étranger dans les rues de l’enfancechanson brisée enfance à vendreivresse obscure et sans tumultesje passe au bord de moi frileux qui joue à naîtreje passe et meurs au jour spectateur de moi même7 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris fratrie faussée perdue dans la grisaillede quelque triste foire odeur de nuit terreusefratrie vendue au marché noirpour un silencepour une vieille obole au goût de sang martyr*j’écris à plein délireà pleine glace au coeur des armes dans les yeuxun temps pourriun jour vaincu sous les décombresoù mort je me redresse et tremble en mon sépulcrepour toute terre humaine où mon squelette brillemalgrè bombe au phosphore herbe où brûle ma vieronce nocturnehaine blafarde où je m’ignoremalheurqui tente d’enterrer nos yeuxnos yeuxce vieux trésor de perles vives*j’écris en fêteguerre à l’outrage humain qui se fabrique en vousguerre au crachat de mort que votre bouche inventefausse monnaiescience confuseespoir en fuitesonge à nourrir l’humain chanvre triste et prièresje suis esclave en loquesqui vous dira ma longue force et mon printemps*hautainnourri de grâce antiquele cerveau dans la main*j’écris nauséenauséemarée de boue putridesilenceah de quel bouge d’ombre et de mystèreon me dénomme à plaie ouverteen plein visageun mortquel ivrogne m’insulte au tournant de la haineque faites vous en moi lassé de votre orgueildépris de toute chosede toute joie mortelleprivé de toute étoile à vivresevré d’amour marqué au sang brûlant de rage*que faites vous en moi chanson brûlée du sangnuit de chanvre mortel et sur toute innocencefantômes d’encrearmés de boue pour mon sépulcre*ah quel silence aveugle brûle en moi sa neigeles fousles nainsl’araignée du chagrinsont entrés dans ma vie brûlée de nuit stériletenter de mordre l’êtreque fairesinon me taire et rendre l’âme.8 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris ma nuit de mort face à la mer vivantemon jour brutalmes vagues de chansons fertilesmon bruit sur terre et ma légendemon blé mouvantenfant des grandes mains de terreenfantde pluie patiente et de grand ventde joie calleuse au feu tranchantla vigne dense où je me pleure en proie au diredans la joie de vieillir dans la fraicheur secrètema joie de raisin noir mon feu au bruit subtilma danse et mon ivresse adulteoù j’invente en la nuit les gestes clairs de l’aubeoù vivre est un combat aus armes sans frontières*j’écris mon nomsous l’infamie des vieilles croixl’ombre ignoble pendue au cou des mercenairesla nuit blesséerongée par nos squelettesla terre lassede verdir pour les chiens aux rages surprenantesle jour vaincu de cendre absurde et de décombresle temps du fouet sur mon échine*j’écris mon nomdans le jour effrayant d’être un songe de monstreet dans la nuit publique où ma splendeur s’allumeaux vitres de l’enfance étroitequi contre les flocons du rêveaux papillons de neige absentedresse un jour de moisson dans une peur d’oiseauet chantonne en la boue portant dans son cartabletout l’avenir du monde9 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris à mortface au rempart de mon enfancedans la maison brûlée par un soir de septembredans les cafés où l’on bavardebranché sur une étoile en fuitedans un train de lumière ouvrant la nuit au rêvedans une cage en fêteen pleine ivressesous un soleil moqueur brûlant de joie nouvelleles champs futurs où la chaleur plombe le sang*j’écrisdans un jardinverdure ouverte au coeur de tousdans une orgie de crime où l’on brise à douleurla tendre argile humaine aux algues d’espérance*j’écris à mortdans une ivresse calmeface au jour insolent qui brûle nos paupièresface au nombre terriblequi multipliela haine et la laideur et nous rencontre assisdans la poussière et le mensongedes hommes de l’instant en notre espoir bravés*j’écrisà tous les tempsl’acte juste de vivrel’amourcomme une étoile en sangl’espoircomme une voile ouvertece qui monte en nos yeux terre au soleil majeurce qui pourait demain surgir des rues violentespour ruiner à jamais tous les palais du crimej’écrisà tous les tempssous la neige mortellel’honneur qui se dépense en larmes prisonnièresles larmes d’impuissance aux orgies du malheurla foudre nue qui chante au coeur noir de la villelà bassur le trottoir d’autrui où nous ne sommes rienoù nous veillons vigilessûrs d’agrandir le cercle où nous vivrons demain.10--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris mort à la mortlumière dans les yeux où s’est brisée l’enfancebeau ciel fou d’espérance au signe de l’ancêtrequi nous hante en l’exil où nous sommes parquésloin de sa main spectrale dans le jour violentqui danse en notre sang dernier rayon d’espoirj’écris mort à la morten marche vers mon lieu où les oiseaux sont bleusl’azurmange la brumejusticeviolence en moi déserte et peuplée de fantômesterre vierge où je saigne à mourir sans cheminabsence où je me perds loin de mon vrai visageherbe morte où je dors dans l’oubli de ma vignejusticechagrin pris de lumière aux armes innocentesje me conte en secret les vergers de vos yeuxles lignes de nos mains les gestes les parolesle sens de notre marche et je clame en la nuitjusticearbre frileux de vivre en ce minuit sans herbeen ce temps sans couleur qui use nos squelettesgrande fleur indicible aux hommes sans mémoirelumièreoù je deviens moi mêmepiège proie et douleur et cheval fou d’espacepar la steppe sonore où les chiens se sont tusj’écris justicel’aube étincelle en rût de rouges chrysanthèmeset l’homme changedans cet éclair durable où nous passons la cimepar un signe éclatant où nous troquons joyeuxles vieilles loques que nous fûmescontre un feu de bergergardant nos souvenirs au flanc de la mémoireparmi les ronces de l’enfance11--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*mais au soir de la viesous le pesant fardeau de l’âgeun pauvre aux yeux crevés par un dialecte étranges’étonne de comprendre l’ombreet de mourir serein les mains pleines d’étoilescar au soir de la vietoute terre éprouvée dans son tumulte d’âgestoute ardeur subjuguée par cette étrange glacevenue de loinse feindre dans l’aurore exactetoute force en déroute au flanc de la terreurtoute science faussée par sa propre cadenceface au regard nouveau qui rajeunit le mondedéprislassé de vivrel’homme ancien s’achèvebruit de combat sanglant au matin de l’outragecar au soir de la vie tout le jour recommencepour voirsous quelle éternité de cendreles braises de l’instant mortelsont astres dans nos yeux au long travail de forges.12--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris à feu ouvertà sang verséà ciel fou de vengeanceà danse nue d’esclaveà nuit rompue par un sourireà long cri de couteau dans la nuit des racinesà long cri de martyr dans la chair de ma chairà peuple en acte ouvert face à la mer sereineà fendrel’instant grave et fugace où je passe en secretde l’arbre au feu de neige où rêve un autre moil’ancien voleur de braise et de chaleur humainequi chante au jourde la source à la mer au plus lointain visagelà bas sur l’autre rive au feu clair de légendeconnaitre histoire et vie où l’homme se déchireaux rocs de l’existence où brûle un feu de chairastre fleur et racine au fruit nu de tendresseinstant grave et fugace où je passe en secretprisonnier de ma classe où clandestin je vibrepour l’espoir de mon frère enchainé à l’aurore.*j’efface un verbe pour un autreet je m’adosse au ciel qui chantedemaintant que le bois de mon squelettetiendra le muscle et la consciencedans le brasier du sang oiseau fébrile et graveje chanteraitant que le bois de mon squelettetiendra sous le fardeau de nuitqui use en vain ma force aux vertèbres d’argileje chanteraitant que mes yeux pouront heurterleur lumière étrangère et se peupler d’étoileset surprendre en la foule houleuse en sa colèreface au crime du maître absurde en son délireson quotidien de plomb et de cravache ignobleje chanteraitant que ma voix à belle enclumepoura sonner le glas du crimetant que mon sang dira sa joiede battre rouge au grand soleilje chanteraipaisible au coeur juste de l’êtremon mépris de l’avoir qui pourrit la conscienceje vivrais de hauteur13 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’avanceentre le juge et sa conscienceentre les croix des suppliciésentre le givre et la main nueentre la chair et le squelettej’avanceentre la crainte et la vaillanceentre la pierre et la tendresseentre la haine et notre auroreentre ma peine et leurs orgiesj’avanceentre la balle et la poitrineentre l’enclume et l’étincelleentre l’absence et la couleuroù l'enfance reste en larmesj’avanceentre le sang et la charpieentre lucarne et feu luisantentre l’ongle et la chair le couteau et la plaiele dernier coup de pelle et le mort qui revientnous hanter de phosphoreentre songe et ciel âprevivre et mourir en nous aube nue en la bouchej’avanceentre la science et le mystèreoù l’on mange ma vie comme un fruit comestibleoù l’on mange ma force au tournant de l’horreuroù l’homme est exploité comme une terre arablej’avanceentre fleur et rosée neige et tendresse en fuitedans un silence acarpeentre bassesse et crime au festin de crapulesentre lucre et misère où je m’ouvre à la mortentre rire et grimace où meurt l’envie de vivreentre givre et brûlure entre obole et mendiantentre les crocs et la morsuredans la nuit de la pierre où je saigne à mourirun jour de plusà vivre au plus secret de l’âge14 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écrisje ne vends rienje ne fais pas de commerce des chansons de l’aubeje ne vends pas ma voixje parleavec des mots de tous les joursdes mots juteuxsereinsdes mots parlésqui font autour de ma tendresseun feu lucidehumainouvert à tous les hommesattérés de brouillard de fatigue et de deuilsubmergés de douleur rongés d’étoiles mortesvêtus du vieux silence où la parole est morteface au gel sans raison qui cerne nos visagesje parleavec des mots de tous les joursla pluie répète mes chansons en toute sourceoù la conscience est fleur lardée par l’amertumeon chante mon secret pour demain indomptablequi veille dans les yeux au langage innocentje parlecomme un arbre qui monte au voûtes du silencedire son fruit à toutes lèvreset grandir dans la joie qui reconnait les siensdans mon visage un coin de terreun jour humain15---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris jeunessejeunesse amère au ciel brouilléjeunesse aux lèvres de sel noirherbe brûlée de givredouceur en marche*ce soirdans ma mémoirel’enfance est un visage aux larmes sans raisonperdueparmi le vent qui gratte la pierraillede mon dernier refuge face au froid de vivrequi tue nos yeux nos mains lassés de nuit fataleet nous laisse éperdus sur le trottoir d’autruisans rienpour reconnaitre notre empreinte et nous défairedes yeux ternis par le mensongedes mains qui ne sont plusque les outils brisés de notre humain langagequi s’invente un chemin vers la source où mourirnous dénomme au présent neige éteinte au soleilneige ouverte au bonheur que nous voulons concretdans un printemps fou de jeunesse*j’écris jeunessedans l’encre du malheur d’être amputé de soisans nul autre pouvoir que mourir en cheminau pays de l’horreur qui fond sur la maisonbattue de vent de nuit de mort et d’épouvantej’écris jeunessemalgrè terreur en actejournée maladeracines en feuterreur braquée de nuit sur un visage sans armesur un peuple sanglant au chant de lune roussesur un peuple sanglant dans sa plus tendre chairdans sa joie la plus doucedans sa plus vieille ecorcedans ses enfants perdus sous la mitraille ignobledans la foule au ciel bleu qui cherche ses martyrsengins de mort en mainschant de démence au coeurespoirau coeur de tousdans tous les yeux surpris par la parole en actede la neige à l’ordure où patauge un ivrognede la sève à la feuille et du fruit à la bouchedernier refrainespoir mon beau refrain face au fusil du maîtreespoir mon beau verger face au soleil qui meurtet saigne sur ma lèvre à l’heure où je m’oubliedans l’orbe de la honte où je subis la plaied’être silence et peur et lèpre anthropophagedernier refrainsquelette en quête de ma chairjour armé de fraicheur neige ouverte au soleilfleur vécue par l’enfant la mère et les oiseauxdans un jardin de terre mortedans un taudis bloqué de gelespoirdernier refrainau bord de la vieillesse en croix*j’écrismalgré la nuit de chanvre tristemon éloquent supplice aux braches d’épouvantema joieplus nue que l’eauaurore en pleine bouche à l’instant d’être en fêteet de franchir la place où l’on joue sa jeunessedans un délire humain d’algue à la chair mortelleplace à l’âge qui saigned’être un oiseau mortel dans la cage au ciel noird’être meule et servage au poids de rouille grised’être équation nocturne démence au tableau noiroù je déchiffreen vain les vieilles hiéroglyphesoù l’ homme est un insecte absent de son ouvrageun peu de viequi stagne au bord frileux de l’êtreun peu de mortqui traine dans la boue des astresun rien sur terre et sous la terrepleurant l’azur violent des plages de l’enfance.j’écris jeunesseoù nous natôtrons de nos conquêtesqui avance au grand jour vers sa multiple imageet danseet se produit sereindans la pierre intangible où nous restons l’échode son étrange danse où passe un oiseau libreéclair dans le verger du maîtrequi tremble de fraîcheur subitesurprisface à ce chant de mort qui brouille ses imageset s’abandonneau sable où son âpre fantômereste à jamais l’absence au ciel vague et chagrin .16 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris de nuitsur le tranchant des jours volésdans la nuit pure au lit défaitsur l’herbe qui grandit dans la fraîcheur de vivreet dans le jour blafard qui ferme en nous l’issueet nous parque sous terre en ce beau temps martyr*j’écris de nuitsur l’eau des rêves en partancevers demain qui s’éveille entre nos mains de terreet que l’on brûle en transe aux orgies du malheurqui nous tue sans question et brûle dans nos yeuxl’algèbre du printemps que nous chantons sans finj’écris de nuitsur la candeur souillée de notre enfance en peinedanse obscène de singe et nuit de fleur tragiqueoù les astre brouillés en leur minuit de loupssans plus de signe clairtaisent leurs lois au creux de l’êtreoù l’homme joue son dernier rôlej’écris de nuitbaillon de neige hiruste ombre lourde et servageesclavehors de son règne humainhors de sa vigneesclavedans la plaine et l’usineet dans la mine où saigne ardent le voeu de vivrequi meurt dans la laideur du jour changé en nuiten crasseen ciel étroiten deuil dans le taudis du pauvre qui se fermemiroir sans joie et sans visage*j’écris de nuit et de mystèresur le bâillon de neige hiruste et de servagela nuit cousue de sangvaincue par notre forcetoute nuit en questionle coeur se hisse aux solitudeset règne amour puissant notre impassible ivresse*les restes que la nuit laisse en nos yeux blesséssont de l’herbe oubliée par l’incendie de l’aubeoù nous avonsdansé pour affranchir le jourdes chaines de la mort qui nous heurtait parfoisles restes que la nuit laisse en nos yeux blesséssont les débris confus du crimeet des orgiesque nous avons passés temps de haine mémoirede frontière en frontière au versant électriqueles neiges que la mort laisse en nos corps brûléssont absence et douleur statues de nuit marâtreperdue dans un jardin que nul enfant ne hantedepuis le soir de fer où notre enfance est morte*de caverne en caverne un homme clair se fermeau seuil du jour coupablequi l’écorche en secret au milieu de la fouleun homme parmi nous est sans enfance au coeur17.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris en peineen larmes de lumièreen charbon corruptibleen marche d’espéranceen pluie de sang martyren terreen miroir d’épouvanteen escalier d’angoisseen joie vêtue de deuilen enfance atrophiée*j’écrisla grappe de mon coeur pressée entre mes mainspour que puisse jaillir au plus haut de la fêtema joie ma grande joie rebelle à toute attachefruit de naissance amère un chant au dire astralarbres fous de colère et de vieille exigencenous nous sommes dressés entre l’hiver et l’âtreface au vent sans pudeurface au dernier soleil*la nuit laurée de sangrestait lourde de sensle coeur bleu de fatigue est ciel fou d’amertumeje pleurais mon visage perclus dans la pierreet ne croyais personne*l’espoirblancheur de lèprel’espoir brûlait en moi dans un silence atrocequi détruisait mon plus beau rêveboire à l’étoilesortir de l’ombre et luire en feuchanter dans la lumière et respecter mon frèrela nuit laurée de sang rongeait mon coeur blesséj’étais loin de moi même au milieu de leur fêtej’étais dans une pierre au bord de leur cheminj’étais dans une chaine infâmeesclaveau jour peureux de luirehomme pris de lourdeur sous le vin des étoilescachant comme un trésor mes lois de soleil gravede neige ouverte en plein hiverpris de chaleur en croix au coeur des amandiershomme épris de justice et de tendresse humaineexploité par un loup mon frère au ciel de bronzeprédateur sans visage qui rongeait mon espoiret nourrissait ma ragequi brûlait de sa main ma chair au sang violentet me volait mon temps pour agrandir sa placej’étais hors de mon rêve aux âges sans tumulteterre apaisante et doucecomme chanson de source au vallon de l’enfancecomme chanson de mère aux bracelets sonorescomme rumeur de vague au printemps sans rivagela nuit laurée de sang dansait sur ma maison18 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris la mer sereineses vagues de chansons fertilesje me prononcedouceur gardée comme une fleurterre au soleil majeur où le chant nous éduqueciel au vertige astral arbres du songe humainvisage ivre de vivreau jourle jour sa force ma force viergetout chanteà mon approche d'arbrele sang qui hurle à la vengeancela pierre où vibre une étincellele vent qui me gifle en l’aurorela pluie qui vernissait les rues de mon enfancele feu secret qui chante dans le siècle en peinele blé mouvantqui se consume au large des plus chaudes fêtesla vigne au sang fertileoù je noie mon chagrinet chante auprès de vous compagnons del’ étoilenotre printemps fou de jenesseje me prononceneige au soleil et fleur à vivrevague de foule et de fraîcheurespoir au verbe simple en marche sous la terreherbe soumise au vent qui plie ma force clairesous la neige mortelle au masque de franchiseje me prononcemais quelle neige en moi recouvrede son destin de lèpre et de blancheur hirustema vie prise de froid dans le jour ténébreux*j’écris la mer sereineaile au chemin d’azuret la mer conte au plus lointain rivagele dire que je traque aux voûtes du silenceaux vitres de l’angoissepartoutdans toutes les prisons du mondeen tous les yeux blessés au angles de la hainede massacre en massacre au travers de la chairau devant des étoilesqui sont le signe humain de mon dernier suppliceoù la mer vient chanter sur nos plages désertesenfance au ciel nouveau son hymne de tendresse*j’écrisla mer sereine à direluisanteà flanc de jourgagné sur nos vieilles défaitesà neige en fleur sauvée hors de commun naufragevague ouverte à l’ espoir au dur miroirn de l’êtreluisantela mer sereine à au ventre imputresciblela mer l’amourla viele feu qui nous habite en la fraicheur de vivrequi témoigne pour nous de franchise habitabled’espérance en nos yeuxla viequi nous annonce au jouret nous prononce humains*viendra le jour sur toute terreviendra le temps soyeux de se nourir d’étoilesoù nous aurons le tempsde vivre enfin à notre taille19 ---------------------------------------------------------------------------------------------------*j’était un homme richema journée était pleine à craquer de tendressel’espoir dorait mon blé mon visage et mes yeuxje portais en mon coeur les chansons de la pluiequi mouillait les cheveux de notre enfance bleuenous inventionsl’amour et nous lavions nos mainsdans une action charnelle.*j’étais un homme richeje submergeais la mort de l’herbe où je naissaiset je donnais le comble au plus fort de la houleet je plantais ma force au coeur du peuple gravequi me rendaitdes perles de tendressedes yeuxla joie où je pouvais danserle rêve immenseoù je marchais serein vers ma hauteur de vignehélason a coupéles arbres de mes rues dorées de feuilles morteson a blesséles oiseaux de mon coeur à l’essor sans vertigeon a brûlémes compagnons de neige au brasier de la haineon a terniles yeux de notre amour aux fêtes insatiableson a souillé ma juste causeon a rouillé notre squeletteon a trompé mon coeur aux orgies de la haineoù régnait le mensonge au long froid de reptileon a détruit mon vieux rempart et mis un freinà nos élans vers le printempsà notre ivresseet mis un frein de glace à notre humain lignage*j’avais affaireau jeu violent des mercenairesau douteà l’herbe sècheà l’odeur de la mortau crime d’être pauvre en ce monde impossibleaux orgies du malheur qui ruinait mon enfanceaux prisons du silencede neige nue absenceaux feintes que la nuit face au cris de mort noireaux ronces que la nuit trainait dans ma mémoireaux ongles noirs de turpitudesj’avais affaireaux arraignéesaux oiseaux prisonniers du mal de ne pas vivreà l’effrayant désert qui régnait dans nos mainsau grand hiver sans âge en nous brûlés de givrej’avais affaireaux ronces de la nuit marâtreau feu violent des mercenairesà leur ivresseau long couloir de nos chagrinsà vos prisonsaux chiens qui se sont tus au fil de l’aube gravej’erraisde terre en terrej'erraisde glace en glacesans plus de terre à vivrej’erraisde rue en rue de plus en plus désertede peur en peurje me perdais parmi les loquesmains prises dans la nuit brûlée et cendre froideje n’étais plus que peur dans un village étrangeoù j’avais fait mon temps d’arbre au soleil humainet maintenantparmi les hommes sans langagesilence au ciel pesant au creux de l’âge hirusteje pleureune aube mûre et des oiseaux en fuitetrès loin de mon visageet conteaux crucifiés de l’aube engourdis dans leur peauce qui nous reste à vaincre d’ombre et de mystèrece qui nous reste à vivre face à la nuit coupable.20---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris de nuit et de mystèrele rire éteint par un regardla fleur fanée de gel atrocela neige hiruste où je me taisla joie qui m’abandonne au seuil noir de vieillesseje pleure l’enfant perdu loin des bras de sa mèreun vieux soldat blessé qui meurt hors de son lieu*j’écris de nuit et de mystèrela douceur qui se brise entre vos mains de haineet de torturele gel qui reste à vivre dans ce temps de cendreles ombres du passé fantômela rage d’êtreun spectre de soi même engourdi dans la hainel'absence au lieu fertile où la lumière est vraiequi nomme le printemps des pauvres de ce mondedouleur d’être un absent au lieu grave où la joienargue les chiens de la démenceet les chansons des mercenairesô rage d’êtrenéant triste et confusdans la foule en délireproie de la nuit violente herbe soumise au crimevaste éclair qui nous tue dans la lumière astralesilence au lieu vivant de la parole en acteherbe d’oubli morose et beau miroir défuntforêt brûlée sans fin où l’on tue du regarddans la forêt du sang où l’on tue du regard.d’être un arbre à parole est un jour pitoyabled’être un arbre à parole un homme est crucifiélongue terre interdite au grand soleil d’autruimur blanc de solitude froideô nuit blanche habitée de glace et de fantômes*erranceentre l’absence et l’êtreombre exilée de l’antre où chantait la sorcièreon crucifie l’auroreau crépusculeau soirpour bercer les tyrans des plaintes moribondesde mon frère de chair qui se réveille à l’aubeon crucifie dans tous les yeux l’espoir en fêteet moije ne dis rien pour sa défenseje vissous le pouvoir des nains des fous des imbéciles*je restehomme accourté de peurs de neige et de mystèresous la pluie des étoilesje vissous le pouvoir des nainset me questionne en vain.21 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*je me nomme humuliéje me nomme offenséje me nomme étranger sue ma terre herbe pureje me nomme en colère un grang feu de révolteje me nomme étranger et sans patrie humaineje me nomme innocent et sans lumière à vivrecloué dans le malheur l’ordure et la terreurje suis l’herbe foulée brûlée l’herbe maladeoù sont passés les nains sans espérance à vivreles fouset les méchants à l’ombre en sangje suis la source morte et la maison détruitel’oiseau aux yeux crevés et la tristesse noiredes siècles d’esclavageje suis un grand matin taché de nuit stérileje suis peuple et pays envahis par un monstrequel espoir est le mien en ce temps de saccage*perce la nuitavance vers le jour qui danseuse la haine aux yeux pourris de boue prudenteréponds au crime obscur par un chant de clartéun homme libre est à l’écoute de tes chansonset de tes dansesil porte dans son coeur tous les oiseaux du mondeil multiplie ta chance d’êtreastre et parole un hommeun homme sur la terre invente un nouveau rêveun ancien songebriser le gel et les prisonsrompre la nuitgagnerle pain blanc des parolesla joieles roses fraternellesfaire du feupour éblouir les nainspour vider de leur poids les mystères du mondele dur mystèredes prédateurs de l’homme librebriser tous les miroirs où l’homme est déformévaincre la peur par la lumièrepour dire adieuà l’ombreaux grottes de nuit barbaresans crainte de l’hiver moroseherbe qui brûle en nos racinesnos algues d'astresprintempsadieuadieuà toute fausse image où pleure une espéranceun homme en feu sur terre invente un nouveau rêve22 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*halte au malheur d’êre sur terredes étrangersperdussur le trotoir d’autruipar temps de pluie de froid et de démence atrocedans un monde impossible où le vent s’épouvantehalte au boueux silenceoù le coeur se dégradeet tombe en ruine l’hommecomme une vieille ferme à l’abandon dès l’aubeoù s'est pendule maître*halte à la force morte au creux de vos palabreshalte à la nuit de mort qui se dresse en cheminpartoutoù l’on allume un jourhalte au vertige mornequi gagne en nous fermés au jourle temps de l’ herbe et de la roseau bord du temps d'être et de vivrele meilleur temps.halte aux sentences froides du malheur de vivred’être un arbre étranger dans un désert de roncesd’être un nid sans échosans autre écho que mort par n’importe quel vivre*ô nuit de fontesilence*halte aux ruses de nainsaux corruptions de toute tailleaux orgies de la haine en nous lassés des peursdu sang versé par les crapulesau temps ruinéau ciel vaincu de pierre sourdeau jour fermé à notre étreinteà l’ herbe morte sous la bottehalte au malheur d’ être une pierreune ombre de soi même espoir absent dès l’aubeun chômeur sans visage au comble de l’angoissehomme aux yeux agrandis par la suie de la faimpariaà l’ombre impuresoldat glacé de mort dans la guerre des autressoldat fou d’amertume au regard de ses mainsun hommeaux yeux perdustraquépar la flicaillepour avoir en plein jour dressécontre l’horreur son beau visagequi dénonçaitle poison dans la source où le peuple allait boiresa propre mortun crime obscur et vainla paille dans le bléla cendre dans le ferla nuitqui nous sabotel’amourqui nous émigrepeureux de notre haute image*j’écrisneige au coeur supplicié par un hivers sans causedouceur tentée de givre herbe noircie de froidardeur brisée comme une échinevie consumée pour rien par un chagrin de givreorgie publiquehomme au soleil confus pris de joie fanatiquefête au matin malade au temple où le marchandtrompe son dieucomme un pauvre client de passage en la villehalte au malheur d’être sur terrejournée sans buttravail sans joiechagrin sans finlaideur fardée d’étoiles mortesétranger sous la pluie au temps de la questionperdud’avoir quitté son premier feule lieu de sa naissance humaineses compagnons de nrige amèrela ruede son enfance éteintesa pauvre joie mise au sépulcre et sa lumièreen proie au crimej’écris sa viela loi vivanteoù son langage a pris racinestout ce qui monte de la terreà l’assaut brusque de la chairpour l’inonder de lave claire et de tendressepour la former selon ses lignespour lui donner jour et racinessa contenanceair pur parfum plante et métalsource et chanson terre sonorecristal de neige odeur de terreodeur de vigne et de chair nuesa contenancede vie paisible et d’endurancede long courage et de patiencesa contenancede vraie jeunesse au vouloir purson beau pouvoir de rêver juste*j’écris son nométranger sous la pluiedéfait de nuit brutaleil se nommeun beau jour au dur chagrin de pierreil se nommeastre en sang hors de l’horreur nazieun mendiantde tendresse et de chaleur humaineun mendiantde mourir un jour parmi les siensdans sa maison fenêtre ouverteun mendiant de lumière et d’alphabet possiblevivre et mourir enfin dans sa meilleure imagecesser d’êtreétranger sous la pluiecrucifié dans les yeux du flic et du bourgeoisfrère creuvant de faim dans le jour troglodyteétranger sous la pluie qui travaille pour un autreramasseur de plechbende esclave en son jardinhommeamertume en la pierred’avoir un jour quitté sa vigne et ses orangesd’errer hagardhors de son rêve et de sa danseil se nommehomme frère exploité de grande nuit meurtriepar une oboletrahipar une étoiletrompépar une affichebrusquépar un éclairancrédans un piège nocturneil se nomme le peupleun fantôme en erranceun poseur de questiontraquépar la canaille infâmeil se nomme le peupleaux grandes certitudes*j’écris mort à la mort qui nous couronne hirusteà mortles chiens de la démence aveugleles loups perdus dans la mémoireles lyncheurs de l’enfance étourdie de chagrinsà mortles tisseurs de mensongela main des comploteursla nuit qui règne sur ce mondele doute au vide inexplorablela hainede ce temps de douleur aux paroles étrangesoù la lumière humaine est encerclée de mortfermeztous les chemins du sang où l’être traine en vainsa vie d’insectedouleur d’étoile morte au seuil blanc de mystèreoù l’on allume en vainl’arbre étonnant du dire aux langes de boue noirefermez l’égoût de vos saisonsles rues qui vont au cimetièredépouiller de leurs yeux les martyrs au sang justefermez les rues de la violence aux algues noiresbrûlez la haine mortelle où se sont pris nos corpsque l’on s’aime partout sur nos chemins de neigechanteznos convictions d’amour notre espérance en armesnotre travail et toutes nos richessesdésormais hors d’atteintedu crime obscur dressé par les faiseurs de pluiesur toute terre où l’homme tente d’être humain*chantezque l’homme est invincible malgrè les outragesque son travailreste sa grande chance en ce temps de naufragede vaincre autour de lui et dans son coeur blesséles abandons les peurs les neiges sans printempsles ruses sans couleurs les fausses certitudeset notre langue angoissela nuitpourait venirles yeuxlivrer leur dernière innocenceles mains offrir en vain à leurs idoles mortesle pain de la dernière offrandeles coeurschanter leur dernière chansonet les oiseaux mourir au chant de l’aube gravela nuitpourait venirmais nousqui ne vivons que de lumière astralenous chanteronscontre la nuitcontre la peur et les prisonscontre l’horreur et la verminenous chanteronscar nous savons de date atrocede long combatque la mort est possible à toute heure du jourque la graine fasciste garde toujours l’espoirde brûler nos maisonsde ruiner nos vergersde falsifier nos joursde saccager nos rêvesde nous jeter aux yeuxsa cendre noire et son méprisde nous éteindre comme un feu*la mortla mort venue tendre en la vieses pièges noirs et son destin fou de mystèrela mortnous en aurons raison23 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris à peinedes larmes dans les yeux des larmes sans parolesanté brisée aux mains des exploiteurs du sangenfance morte en vain entre les murs de l’aubeciel fermé de brouillard chemin truqué de nuitfratrie trahie à l’heure où l’innocent va boirele deuil et l’amertume aux orgies de la haine*j’écris la peur qui se répète au seuil du jourla nuit qui se conjugue au crime et le façonnele nain qui fait de moi un esclave à sa taillel’ espoir des pauvres gens à la langue désertele rût de la violence au coeur des mercenairesviolence à la violencedéfense de vous taire de vous fermer les yeuxsur la justice en proie au crimeet sur l’horreur qui nous vendangede l’aube au soirterre éloquenteavoueton nom d’épine et de rocaillede flamme verte et de cascadede source en crue et de lumièreapprochede moi dépris de ma jeunesseton long parfum d’épouse aux larmes de basalteta chair brûléesous la justice en proie au crimeet sur l’horreur qui nous vendange de l’aube au soirterre éloquenteavoueton nom d’épine et de rocaillede flamme verte et de cascadede source en crue et de lumièreapprochede moi dépris de ma jeunesseton long parfum d’épouse aux larmes de basalteta chair brûlée flétrie par leur outrage ignobleterre éloquenteavoueta joie de fleur et de rivière en crueton nom de sable et de mensongeton jour de neige et d’altitude en feuet laisse nous mourir dans l’absinthe des rêvessous l’herbe sèche et nueoù nous sommes traquésblessésau plus profond de la lumière astralequi nous sert de refugeface à l’ennui de vivrequel crime en moi se nomme en ce minuit désertqui erre à travers moi peuplé de spectres hâvesmoi mangé d’herbe noire entre vos mains de feumartyrsombre posée sur nous au premier cri de l’aubeau seuil de la douleur marquée de joie factice24 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écrissilence au lèvres de sel noirsilence au centre de nos fêtesj’écriscouleur de vie la mortà peineà nuit étancheà mort ouverte au flanc du jourà chair flérieà corps lassés de nuit menteuseà ciel étroit comme un sépulcreà rue barrée de mort ignobleà source éteinte au cœur du rêveà peuple triste et sans légendeà pluie de sang dans la mémoireà pierre sourde et sans langageà main putrideà tombe ouverteà force naineà neige obscureà peur de vivre au ciel de brumeà front blessé par une étoileà long cri de couteau dans la nuit des racinesà siècle en ruine au creux de l’âme sans défenseà neige en deuilà main de crime et de laideurà souffle éteintà cendre dans la bouche en peineà coeur rongé d’étoiles mortesà terre en proie au sable arideà souffle d’ombre aux vitres salesà règne ignoble où l’on égorge mon semblableà nuit glacée d’effroi sous la rigueur du maîtreà temps de mortciel de torture et cage infecteoù l’on oubliel’herbe au dire innocent face à la nuit coupablel’herbe au dire au ciel grave qui supplie l' étoilede brûler tous les spectresj’écris à tempsà vigne en sangà viol dans la maison du pauvreà feintes noiresà joie mortelle et sans défenseà bouche closeà terre mortelle et sans défenseà bouche closeà terre morte entre nos mainsoù la nuit gagne un pas dans la conscience tristedes hommes pris de froid face aux crétins hideuxqui font la loi parmi nous de l’étoile à la cendrecrapauds noirs de justicej’écris à tempsce qui resoire à fleur de terredemain qui s’ouvre à notre approcheet réveille en sursaut dans la pierre interditeles démissions de vivrequi se font jour en nousà long couteau de glaceà mortà pierre fendredemain qui ouvre en nous ses roseset prononce une étoile au ciel de notre enfanceun jour sereinun feu qui chante en la poitrineneige ouverte au soleil qui nous incite à vivrejeunesse au grand miroir lucideverger lourd de tendresse au songe d’algue doucemerci allègrevoyez l’herbe à nouveau offrir tendresse au coeuren tout lieu où l’humain s’éveille et brûle en nousla nuit.25 -----------------------------------------------------------------------------------------
*
j’écrisglaive et lumièrepour éventrer mes deuilspour brûler mes chimèrespour égorger mes peurs secrêtespour échaper au crimepour vivre à ma hauteur de vigne et de poèmeoù je ne suis personnepour répondre au chagrin de ne plus être soipour dépasser ce temps où je suis un infirmej’écris pour être une altitude un jour possibleun ciel à vivrepour l’autre moi enfance aux algues mortesqui hante les vergers aux grandes lois fatalespour l’autre moi enfance au chemin d’innocenceet pleure en vain ma mort au plus bas du silenceil s’agit d’êtreil s’agit de franchir les liens du sangles ruses d’ombre tristede vaincreétoile en mainqui nous fait violence et nous charge de sablece temps de mensonge où l’on nie le printempsoù l’on tue les oiseaux au verbe imputresciblefranchirje veux franchir d’un juste envolla tendresse et l’horreur l’énigme et la caressela fausse image où je sommeille au flanc du jourles lianes de souffrance ignobleles marécagesla droguela haine la ruine de l’étoile nueje veux gagnergagner un jour plus dense à vivreje veux gagnerhors de la morten sangoù de l’herbe à l’étoile en cendre entre nos mainsil fait un froid hideux un temps de neige hirusteoù les fleurs de demain se font signes d’algèbrepour déchiffrer nos joursje veux gagnerfaire violence au crime où l’on oublie son charmeau monde absurde et froid où l’on est un infirmefaire violence au vieux mystèrequi nous enferme dès l’enfance au creux des peursoù l’on cesse à jamais d’ être un jour de printempsje veuxque la fleur prisonnière ouvre enfin ses paupièresque la lumière explose au front des ombres louchesque l’arme de l’esclave enfante un monde humainque vivre cessed’être un chant souterraind’être un jour troglodyted’être un naufrage absurded’être la mise en croix de nos plus belles dansesd’être glace et silence au coeur des travailleursd’être une ombre de loup sous un masque enfantind’être un piège d’ennui désert de sangd’être une halte amère au seuil blanc de l’exild’être lèpre et mensonge et larmes d’impuissanced’être un crachat hideux sur le plus beau visaged’être un hiver sans cause au front des solitairesd’être un mystère une ombre un fardeau de terreurd’être un cachot de nains cruelsd’être un taudis affreux où les rats font la loid’être un froid de reptiled’être frayeur et brume et reptations de l’hommeque vivre cessed’être un soleil en cendre au plus bas de l’horreurd’être meurtre et servageje veuxj’écris vouloirque l’oiseau qui chantait au fil de l’aube graven’oublie pas sa chanson dans leur verger acarpeet que vienne le tempsdont nous révionslà basdans la vieille caverne où nous étions de l’ombre.26 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*J’écrisdeuil prisonnier du jour voracel’oubli n’a pas trouvé de porteje resteancré dans votre sangattardé dans l’auroreoù vous dormezgrands frères de lumière et de vaste espéranceexemplevotre courage en moi scintille armé de poudreet du couteau de vitre orgueil l’espoir violentscintille en moi vitre fraicheur armée d’amourde vent au long parfum de rouge chrysanthèmeô nuit de la légende où dorment sans reprochemartyrsvos yeux fermés sur nos laideursvos yeux fermés pour ne pas voir le pauvre richedépenser votre gloire en réceptions de louvestenterde remplacer la maître anciend’endormir vos enfants dans la brume étrangèrede ruiner votre espoirmartyrsscintille en nous de phosphorevotre songe exemplaire est violence en ma chairne tardez pasne tardez surtout pas à renaître en ma vignevenezla terre tremble à votre approcheamour vainqueur de l’ombre triste et de la mortvenezrompre le crime et la laideur aux branches nuesque luise en nous votre fantômerompez l’orgueilqui hante notre place et plastronne en la villeet ritde votre mort limpidelà basau flanc de l’aube où nous étions des spectres nusdans la pierre interdite.27---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris sereinen conscience de vivrejournée froissée de peurhomme accoutré de deuilrisque de mort banale espoir pris dans la pierrerisque de mort totale au seuil de l’aube justeoubliée sous la neige au cœur du vieux chagrinqui dure dans les corps aux longues cicatricesjournée noircie de deuil dans la laideur qui tuetout ce qui aide à vivre l’homme pris au piègedes ombres sans visagehomme froissé de peine et mûr pour le naufrageécoutela chanson de l’oiseau qui vibre dans la pierreouvre les yeux sur notre danseet chanted’être soi même enfinau terme de leur long suppliced’être une fleur sauvée d’être un prénom humainsentinelle au rempart où les siens sont parquésun nid clair de confiance dans la ville étrangèreun vaisseau d’espérance au large de leur tempsce tempsqui change en abri sûr tes mains et se prolongeen nousd’être un prénom humain aux algues de lumièreoù rien ne peut mourir de leur mort impudenteavanceouvre tes yeux mon frèreoublie neige et rocaille où tu butais aveugleoublie sable et reptile et lèpre anthropophageoublie la peur de vivreoublie la nuit mauditeet détruits d’un regard tous les palais du crimereste à jamais mon frère un langage exemplaireneige au refrain de feu qui brûle en la mémoireâtre sanglant de chair blessée de vieille roncemalheur au lieu nocturne où je fus au suppliceface au crime indolent et la peur quotidiennejournée glacée de vide et de lugubre absencereste à jamais mon frèredeboutface aux ruses de nainsoù l’homme s’enchevêtre dans sa propre ruineet meurt dans un sanglot de sang et d’amertumepour renaitre et mourir sa croyance à la bouche*reste à jamais mon frère une espérance adulteun cri contre la nuit qui se heurte au rempartoù je veille en secret dans l’attente de l’aubequi heurte de sa joie mon coeur blessé de froidet danse dans mon sang où germe un horthensiajournée grandielourde de fruits charnusnuit dépasséepassant la brume des frontièresreste en mon coeur voracepour la joie de demain qui brûle dans nos yeuxpour la splendeur gagnée qui ronge notre mortreste à jamais mon frère un soir de perles nuesqui chante comme un vin dans la joie de grandiroù l’amour nous protège et nous donne ses yeux28 -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris violencele fruit se fend et se dessèchel’ amour perd sa tendresse l’ aube oublie de naitreet reste en son gourbi figée dans l’ ombre étroiteviolencele vent change parole en bruitl’astre s’ éclypse triste et se fait dans le noirl’ herbe mange la terre et meurt joie pétrifiéeviolencela chant passe et me tue l’ herbe efface le direplus de franchise à vivre ô rues des hypocritesenfance aux yeux crevés sous un ciel de tortureje porte un corps de sable triste et de rancoeurvers un lieu sans racineset pleuremon sang gachémon temps ruiné de hainema chair trouée de nuit coupablemes chansons sous la cendre et mes arbres brûlésviolenceô pluie de sangterre interdite à l’homme ô mes frères sans forceon tue le chanton tue le dire au bruit de sourceon tue la fleur dans le printempscomplot de mort prison de glaceon tue de faims de soifs de haineviolencel’étoile éteinte en nous blessés de suie mortellese brise dans la pierre où j’inscrivais ma peineviolenceprintemps brûlés de givre et d’arrogancela nuit se plaint d’ être la nuitles loups sont apparus marqués les fous casquéset dans le coeur sanglant des roses de naguèrele nid des tortionnaires hantés d'hivers maladesterre éventrée de haine où j’oublie mes racinesil pleut du sang dans ma mémoire et nos enfantsn’ont plus fleur d’ espérancemon semblable est un loup qui tourne sur lui mêmeon tue l’ amouron tue un lieu humain dans un solstice en deuilet maintenanton tue mes yeuxon tue mon sangon brouille mon enfanceon broille mes imageson me condamne au ciel brouillé au sable arideaux ronces de la nuit brutaleon m’explique en l’ hiver la mort des solitaireson me jette à l’égout comme un déchet de sang.29 -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------*j’écris la terreau secret d’ herbe tendrelumièrequi se dénude au large et meurt de sable atroceau vent froid de terreurombre griffue en nousmarqués de songe et de mystèrej’écris la terrequi s’éveille à l’assaut de ma chair comestibleet pleure en moi sa vigne et ses jardins en fêteterriensans d’autre issue que terreje veille à vivreà vivreà faire honte au jour qui pueà faire peur au cri de haineaux ongles noirs de démenceau ciel étroit qui nous étouffeje veille à vivreà taire en moi la mortla pluie de suie vomie par la richesse en crueje me prononceombre et couleurj’adhère au bruit de l’existenceet tuel’ancien mystèred’ être un feu sous la terred’ être un oiseau dans une pierred’ être la plaie qui hurled’ être une étoile en fuitehors des vergers du peupled’ être un naufrage humainje me prononcearbre et chanson de l’aube aux lèvres véridiqueslumière aux yeux de tous les pauvresterrienje suis de terre et je connais les miensperclus de nuitde mille faimsde mille soifstraqués de neige hirustedéprisde leur malheurde leur croyance antiquesans d’autre issueque terre en proieaux algues du ciel vrai qui chante à l’horizon fataldemaindemainfleur de saison sereine où chante un oiseau libre------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------