Mme
AICHA BOULANANE née ZEGAOUA -
DJELLAL
N° 201
3éme
cycle
Université
Mohammed ler
OUJDA |
OUJDA,
le 16 Juin 1997 |
Sujet.-
Compte rendu d'une étude critique et analytique d'ILYAS ABOUSHABAKA et de
BAUDELAIRE |
Plan
du travail:
2 / Les
caractéristiques communes.
BAYRUT
DAR AL HADARA, 1962.
TEXTES
CLASSIQUES - MARS 1993
ENAG
EDITIONS - ALGER 1990
Née dans un contexte socio-politique et
économiquement différent du contexte occidental, la littérature arabe a toujours
eu pour préoccupation majeure l'engagement dans l'action politique et surtout
sociale et ce, dans le but de "moraliser, d'éduquer les masses".
Non seulement, le
contact avec l'Occident ne s'est pas fait sans heurt par rapport à cette
distinction «arabophone » ou « francophone » voire Le Caire ou La Sorbonne (comme dit la chanson populaire) mais
surtout ce heurt a permis une réflexion, de par les perturbations entraînées par
les influences d'une culture sur l'autre ou de cette rencontre entre deux
cultures.
En
fait, un écrivain ne vit pas en vase clos; il évolue dans un certain milieu et a
besoin du contact des autres pour s'épanouir. C'est pourquoi, l'apport du
classicisme, du romantisme et même du symbolisme n'est pas négligeable quant à
l'épanouissement de la littérature arabe et ce, à partir du XIXe
siècle.
Ilyas
ABU SHABAKA, poète libanais ne semble pas déroger à cette règle. Comme tous les
poètes, français, du XIXe siècle, à savoir Vigny, Musset, Lamartine
et surtout Baudelaire, Ilyas ABU SHABAKA s'est penché sur les thèmes du " bien
et du mal", de la "malédiction du poète", de la " passion ", de "la femme:
perfide, satanique, adultère ou et vertueuse". Mais, sans verser dans
l'éclectisme, reconnaissons que la femme, le vin et la religion ont toujours été
des thèmes récurrents du Machrek au Maghreb.
Ainsi,
tout comme les sciences exactes, la littérature arabe a pu au contact des autres
littératures, se mettre au goût du jour et ce, grâce (ou à cause, selon que l'on
se trouve d'un côté ou de l'autre du miroir) à des poètes comme Ilyas ABU
SHABAKA dont nous nous proposons, dans cet exposé (pas très étoffé hélas)
d'étudier l'itinéraire parallèlement à celui de Baudelaire.
Etudier
l'itinéraire ou faire une analyse critique serait trop ambitieux. Il s'agit
simplement d'étudier le fil ténu qui les relie et qui a fait d'eux des poètes
"maudits": Notre poète libanais dans "les Vipères du Paradis" et
Baudelaire à travers "Les fleurs du Mal".
Si
nous nous penchons, en premier, sur les titres des recueils, nous nous rendons
compte de l'analogie flagrante que constituent les deux lexèmes. Autrement dit
"Les Vipères" par rapport "aux Fleurs" et "Le Paradis" par
rapport "au Mal".
Dans
le langage courant Vipère est synonyme de mauvaise langue; une
mauvaise langue qui distille du venin; le venin contient le poison; donc une
vipère est synonyme du mal.
Les
fleurs quant
à elles sont synonyme de beauté, de fraîcheur, de parfum.
Le
Paradis est
le lieu où vont les gens de bien donc ce qui est beau (la beauté).
Le
mal
signifie le péché mais aussi la souffrance
De la
rencontre des deux mots est née une antithèse.
Cette
antithèse des deux termes donnent presque la même image vue dans un miroir,
l'une renvoyant à l'autre son reflet.
Cependant
la ressemblance, qui, réellement n'en est pas une, ne s’arrête pas là. D'autres
titres dans le recueil de Ilyas ABU SHABAKA correspondent à ceux que Baudelaire
a donnés à ses poèmes:
AL
KADURA.
|
Ø
La
charogne |
AL
AFA’
|
Ø
Le
serpent qui danse. |
HADITH
FIALKOUKH
|
Ø
Causerie.
|
AL
SALAT AL HAMRA
|
Ø
La
litanie de Satan. |
2 /Les caractéristiques communes:
La
mode ou l'esprit du siècle était probablement au spleen, à la tristesse, à la
mélancolie et le destin de ces deux hommes se ressemble étrangement. Alors
pourquoi n y aurait il pas des points communs?! Pourquoi n'écriraient ils pas
sur des thèmes qui les touchent de prés?!
Non
seulement, Ilyas ABU SHABAKA devient orphelin à neuf ans suite au décès tragique
de son père, mais Baudelaire a six ans lorsque son père décède. Le remariage de
sa mère provoquera un choc violent, une blessure indélébile, ce que Baudelaire
appellera "une fêlure". Il ne pardonnera jamais à sa mère cette trahison ",
cette "tragique infidélité"...
Très
tôt le petit Charles a le sentiment qu'une malédiction pèse sur lui :
" Je crois que ma vie a été damnée dès le commencement et quelles l'est
pour toujours" écrira t il à sa mère des différentes pensions ou il traînera
son adolescence.
Quant
à Ilyas ABU SHABAKA, scolarisé chez les Jésuites, il subit la sévérité
monastique et apprendra la civilisation française par le biais de la
littérature, ce qui fera de lui un excellent bilingue. Mais, la seconde guerre
mondiale mettra presque fin à sa scolarité studieuse; les écoles ferment leurs
portes et ne rouvriront que six ans plus tard. A ce moment-là, notre poète en
herbe ne se sent plus en harmonie avec une société dont il ne supporte plus les
caprices; il quitte le collège et devient instituteur.
Damné,
non, mais insatisfait et déjà contestataire.
Ces deux destins
presque similaires donneront naissance à deux poètes dont l'itinéraire
existentiel jalonné de drames personnels, influera sur leur poésie.
Si
Baudelaire a été traduit en justice, en août 1857 soit trois mois après la
parution des "Fleurs
du mal
", et
condamné pour " offense à la morale publique et aux bonnes mœurs", Ilyas ABU SHABAKA,
lui, attendra dix ans soit de 1928 à 1938 pour terminer la publication des
"Vipères du Paradis".
Etait
ce par peur du jugement de ses pairs?
Par
conscience de sa marginalité, ou parce qu'il savait combien son message était
lourd à passer?!...
De
même que "«Les Fleurs du Mal»" la conception même des "Vipères du
Paradis" semble correspondre à cette volonté du poète de couler
l'architecture de son oeuvre sur les contours de son existence, déchiré qu'il
était par l'art et fécondé par celui-ci, par les femmes, l'amour, le mal, le
divin, le satanique. Ainsi au niveau du découpage "les Vipères du
Paradis" se présentent comme suit:
SHAMSUN |
Ø
Samson |
ALKADURA |
Ø
la
charogne |
AL
AFA(
|
Ø
la
vipère |
FI
HAIKAL AL SHAHAWET
|
Ø
Dans
le temple des désirs
|
SODOM |
Ø
Sodome |
AL
KHAYAL AL NAKI
|
Ø
L'ombre
pure |
(AHDAN |
Ø
2
Epoques |
AL
SHAHWA ALHAMRA
|
Ø
Le
désir rouge |
SHAHWAT
AL MAWT
|
Ø
Le
désir de mourir |
AL
HADITH FILKUKH
|
Ø
Discussion
dans une chaumière |
AIL
SAILATU ALHAMRA
|
Ø
La
prière rouge |
AL
DINUNATU
|
Ø
Le
purgatoire |
AL
TARH
|
Ø
Avortement
(mort-né) |
Soit treize (13)
poèmes en tout.
"Les
Fleurs du Mal" ne
sont pas reparti(e)s de la même manière.
Le recueil comprend six parties. Chaque
partie se subdivise en catégorie selon le thème développé. Ainsi la première
partie "Spleen et Idéal" interpelle le lecteur par la mise en
évidence du rôle de Satan; le recueil s'ouvre sur la dure condition du poète.
"Bénédiction", "L’Albatros" et "Elévation" puis la "Tentation du gouffre". "La
chute" symbolise la tyrannique dictature du temps, et l'ambivalence du sentiment
amoureux et du "spleen" ou chagrin, tristesse ou dégoût.
·
Cette première partie comprend quatre
vingt quatorze poèmes (94).
Les
poèmes de l'amour sont groupés selon leurs inspiratrices dans une espèce d'album
des femmes aimées.
·
Dans
la seconde partie intitulé "Tableaux Parisiens", le thème développé est celui de
la décrépitude inévitable de l'homme, de la solitude au cœur même de la foule.
Cette partie se compose de dix neuf (19) poèmes.
·
La troisième partie
qui comprend cinq poèmes, offre sous le titre "Le vin" une célébration du vin,
des humbles, du chiffonnier, de "l'assassin", du " solitaire" ou "des amants".Le
vin est un moyen d'évasion et permet l'accession à un "paradis artificiel".
·
"Les
Fleurs du Mal" , dix poèmes en tout, sont en fait le nœud du recueil: il
s'agit principalement des faiblesses humaines, des tentations du diable, du
péché, de la chair "des femmes damnées" vivant sous "la débauche" et en attente
de "la mort".
·
"Révolte"
comprend 3 poèmes; déçu, écœuré par les fleurs, vaincu, le poète se tourne vers
Satan pour lui adresser blasphèmes et injures et lui demander " de prendre
pitié de sa longue misère ".
Ces
deux parties comprenant treize poèmes, sont similaires aux "Vipères du
Paradis" de par le thème central.
La
dernière partie du recueil "la mort" est
le terme du voyage baudelairien. C'est en vain qu'il a tenté de retrouver le
paradis perdu. Ce plongeon vers "l'inconnu" pour trouver du nouveau reste donc
l'ultime recours. Ces six poèmes clôturent "Les Fleurs du
Mal".
Tout
ce détour n'est point inutile. Il nous fallait saisir jusqu'au bout le sens
"des Fleurs du Mal" pour
expliquer simplement que notre poète arabe a traité de manière plus succincte le
thème de la souffrance et de la solitude de l'homme face à la cruauté, à la
perfidie, à la femme - symbole de mal chez certains, image du bien chez
d'autres, la femme a hélas ( et heureusement) toujours inspiré les artistes et
continuera longtemps à le faire -
C'est
pourquoi, nous pouvons, au risque de nous tromper, affirmer que "les
Vipères du Paradis" sont un hymne à l'amour, l'amour passion, l'amour
haine. Il est évident que l'un ne va pas sans l'autre - Vertueuses en tant que
mère (Baudelaire malgré sa "haine", continue à aimer sa mère dont il ne garde
que des images de tendresse), que sœur, qu'épouse, la femme est également "celle
par qui le malheur arrive". Perfide en tant qu'amante, en tant que maîtresse,
l'homme ordinaire, et de surcroît le poète ne peuvent vivre leurs travers, leurs
désirs enfouis, et leurs fantasmes qu'avec cette femme satanique laquelle
devient leur lieu de perdition, leur lieu de damnation -
Comment
Ilyas ABU SHABAKA voit-il la femme, serions nous tentés de demander ?
De
culture arabe, ABU SUABAKA considère la femme, eu égard à sa mère, comme une
sainte. Elle est la femme d'un seul homme dont elle subit les caprices, le
plaisir, la maternité, la tribu...
Source
de bonheur, elle est le pilier sur lequel l'Arabe battit sa vie. Elle est là
pour soulager l'homme de ses peines, de ses souffrances. Ghalwa fut cet amour.
"Mon
amour chaste comme ma croyance ancienne a passé, un rêve parmi mes rêves "
( Le
désir rouge -v 5-)
S'il a
passé, c'est peut être parce que cette femme n'a pas pu, ou n’a pas su le
combler.
La
sensibilité à fleur de peau, des poète, leur fait voir le mal partout et en tout
premier lieu dans la nature même; viciée, constamment travaillée par la
tentation et le mal:
"Le
crime dont l'animal humain a puisé le goût dans le ventre de sa mère est
originellement naturel. La vertu, au contraire est artificiel, puisqu'il a
fallu, dans tous les temps et chez toutes les nations, des Dieux et des
prophètes pour l'enseigner... Le mal se fait sans effort, naturellement, par
fatalité; le bien est toujours le produit d'un art." ( L'art
romantique).
C'est
là toute la pensée anti-naturaliste née avec l'apparition de machinisme au
XIXe siècle.
Ilyas
ABU SHABAKA, dont, rappelons-le , la culture est parfaitement bilingue ne
pouvait qu'adhérer à cette action combinée des Saint-simoniens, des positivistes
et de Marx.
Esprit
du siècle? Sûrement puisque la figure de prédilection dans laquelle s'incarne la
tentation du mal est l'amour: "Ce crime où l'on ne peut pas se passer d'un
complice" dira Baudelaire.
Qui
dit crime, dit instincts donc passion:
"Adieu vierges de l'amour dans la
passion
Vos beautés interdites vos paradis fermés
"
(La charogne -V
21-)
et par la-même, désirs:
"Le désir de l'amour a aveuglé ses
yeux
combien de clairvoyants ont été aveuglés par la passion"
( Samson -V 35 )
car, en fait, la
quête amoureuse n'a d'autre objet que le mal; pour le commun des mortels tout ce
qui est interdit est tentant d'où cette tendance à se laisser aller vers ce qui
est facile surtout devant le vide de sa vie amoureuse. Olga est plus âgée que
lui; les fiançailles durent neuf années pour des raisons matérielles. Une femmes
mariée entre dans sa vie et enfin Leyla, jeune brune prend ce cœur à nouveau.
Cependant ABU SHABAKA refuse ce sentiment d'inquiétude qui l'assaille:
"J'ai un cœur que j'avais libéré ; alors laisse le vide d'amour et ne le remplis pas "
(Propos
dans la chaumière -V33-)
Peut
être est ce trop difficile de concilier la chair et l'esprit?!
Dans
ce cas, il vaut peut être mieux se tourner vers l'impureté, vers la femme
perfide, sachant que
"La beauté perfide a grisé
Hercule
Avant Samson par son amour néfaste"
(
Samson -V 3-)
Si des hommes aussi puissants s'y sont laisses prendre, comment lui, ne cadrait-t-il pas à ce plaisir ardent:
" Suce Ô Dalida, l'impureté de mon
cœur"
Que de fois, tu as sucé ma
peau"
(Samson
-V56-)
Cette
volupté comme la cruauté, "Sont des sensations identiques comme "l'extrême chaud
et l'extrême froid" dira Baudelaire lequel déclare à Mme Sabatier
"je te hais autant que je t'aime".
Cette
haine ABU SHABAKA le ressent
tellement fort qu'il considère la femme de la même façon que Satan: elle pousse
l'homme vers le péché.
Non
seulement, elle lui parait maléfique mais elle contribue de par le commerce de
son corps à la perte définitif de l'homme. Piégé par son désir, il en devient
l'esclave: seul compte son plaisir charnel : ce qui ne fait pas monter la
femme dans son estime:
"Les plaisirs du sang ont effacé sur tes lèvres
jusqu'au souvenir de ta nourrice"
(
Sodome -V 2- )
et
pour oublier toute cette descente vers l'enfer, il lui propose de
boire:
"Putain de ce siècle, voici ton
vin
Abreuve les hommes et couche
toi
Couche toi dans ce lit
étrange
Quitte le pour un autre
Et pour un autre encore"
(
Sodome - V38-39-)
Rancune,
rage ou constatation amère?
La femme, hélas est objet de luxure, de désir et par la même le jouet de Satan à tel point qu'elle en oublie Dieu, ses origines et elle-même...
"Voici ta chambre incandescente, Voici ta coupe
débordante
Donne du vin à ton père, fais l'amour avec lui
Rabaissée
à son statut le plus bas, considérée comme un être malfaisant, comme une vipère
dont "les lèvres brûlantes distille le poison ", elle consomme l'inceste
comme une coupe de vin et de meurtrie, elle devient meurtrière.
La
mort comme chez Baudelaire est présente pour boucler la boucle. Ainsi prend fin
le désordre moral et physique.
Avant
Ilyes ABU SHABAKA d'autres poètes
ont chante la femme: ses yeux, ses mains, son regards, ses cheveux, la femme
chaste ou facile, soumise ou infidèle , beauté fragile ou femme fatale,
elle est celle " par
qui l’homme a été conçu »
Baudelaire
avait besoin de deux sortes de femmes : une qu’il aimait platoniquement et
l’autre avec qui il se perdait.
Il en
est de même pour Ilyes ABU SHABAKA,
"Fleur " ou " Vipère", il
ne peut résister à la tentation, au "Paradis" des plaisirs éphémères celui, qui
réveille la bête qui sommeille dans l’homme. Le mal de la femme cette " machine
à tuer".
" Machine aveugle et sourde en cruautés
fécondés
Salutaire instrument, buveur du sang du
monde
Comment n’as tu pas honte et comment n’as
tu
Pas vu, devant tous les miroirs, pâtir les appâts ? "
(
Parfum exotique XVII- 11-)
Pour
clore ce modeste exposé, nous pouvons dire que l'influence de Baudelaire, de
Vigny, de Musset a permis à une sensibilité exacerbée de voir le jour.
Il est
évident que notre poète libanais a puisé son inspiration chez ce poète "maudit"
sinon pourquoi cette place si importante du mal dans son recueil, cette
recherche constante d'une place au "Paradis" artificiel ou réel?!
Libanais
ou Français, il est difficile d'assumer sa condition d'homme quand on est
sensible aux drames de "L'humaine conditions".
La
souffrance, la douleur, la joie, la mal vie, l'amour n’ont point besoin de
passeport pour voyager et si Baudelaire a recréé ce "Mal" avec honte , son
horreur, ses séductions, ses enchantement, c'est surtout pour susciter le dégoût
du vice. "Mon livre respire l'horreur du vice " dira-t-il.
Ne
serait ce pas la même démarche qu'aurait adopté ABU SHABAKA?? N'est ce pas une
manière de tirer l'homme de la femme fange. Nous avons pour preuve que le
dernier poème El TARH. Pourquoi avoir terminé avec ce cri de détresse? N'est ce
pas une remise en question de tout un parcours raté?!...
Cependant
nous ne terminerons point sans parler de l'esthétique, Baudelaire a utilisé le
sonnet classique, le pantoum (poème tragique malais), des poèmes en prose. Tous
ses poèmes sont basés sur la logique des sentiment.
Quant
à Ilyes ABU SHABAKA, il a opté pour les vers libres refusant la classification
traditionnelle, chronologique.
Mais
tous deux ont eu recours à des figures de style: allégories, métaphores,
comparaisons, images, symboles, foisonnent dans les deux recueils tout en
respectant l'un et l'autre la poésie, dans sa construction d'origine.
L'influence
des poètes français n'a pas ébranlé les assises poétiques D'ABU SHABAKA. Sa poésie demeure profondément
arabe, mais, juste avant l'heure à l'instar de BoudJedra ou de Chraibi, il a "osé" bousculer la
morale, des traditions arabo-musulmanes, ouvrant ainsi une brèche dans l'édifice
immuable de la poésie.
Il fut
à la poésie arabe ce que Serhane
ou Bendjelloun sont à la
littérature maghrébine. IBN
KHALDUN aussi fut un précurseur de la sociologie cependant il a fallut
que l'Europe se rende compte de la valeur de cette science nouvelle pour que les
Arabes daignent lui accorder ses lettres de noblesses.
Alors,
tant pis pour l'analogie, si cela enrichit le patrimoine culturel
arabo-musulman.