UNIVERSITE DE LAMANOUBA

FACULTE DES LETTRES DE LA MANOUBA

DEPARTEMENT DE FRANÇAIS



COLLOQUE INTERNATIONAL

DES POESIES D'EXPRESSION FRANCAISE

 

DU 2 AU 4 AVRIL 2002

 

ARGUMENT

Les poésies écrites en français font aujourd'hui partie intégrante des paysages culturels de divers pays. Dans certains de ces pays, la poésie d'expression française, d'une incontestable richesse, constitue même le genre littéraire le plus productif. Des poètes de cultures diverses choisissent cette langue différente de la leur et on constate que leurs poésies gagnent en audience alors que la poésie française semble régresser sur ce plan. Aux cultures partiellement francophones (Belgique, Canada, Luxembourg, Suisse) , sont venues s'adjoindre des cultures ayant eu en héritage colonial la langue française (Afrique, Maghreb…), auxquelles il faut ajouter le cas des ayant délibérément choisi la langue française dans des pays où le français n'est pas parlé (Hollande, Bulgarie, Italie…). Transfuges linguistiques tantôt volontaires tantôt involontaires, ils modifient de plus en plus la géographie poétique d'expression française, invitant à penser ce qui est aujourd'hui un véritable phénomène littéraire qui mérite réflexion ne serait-ce qu'en raison de son caractère problématique. Nous sommes passés du francophile "rayonnement de la culture française " à une poésie où s'expriment diverses sensibilités à travers le vecteur du français.

Penser cette poésie, qui manque d'une critique susceptible d'en suivre, d'en évaluer et d'en stimuler le développement, nous semble être opportun à l'heure où des liens, certes encore timides, commencent à se tisser entre les poésies écrites en français (Québec-Belgique, Belgique-Afrique…).

Quatre axes permettront d'établir non seulement un état des lieux mais surtout de prospecter un avenir commun, un devenir.

1) Approche culturelle :

Quels liens les textes poétiques entretiennent-ils avec les cultures nationales non pas dans les discours métapoétiques mais dans l'écriture elle-même ? Où se manifeste le substrat poétique et linguistique national dans ces écrits ? Autrement dit, comment les poètes d'expression française s'interprètent-ils en français ? Ecrire en français relève-t-il d'une autotraduction ? Y a-t-il donc lieu de distinguer poésie francophone et poésie d'expression française ? Convient-il de pousser les nuances jusqu'à distinguer poésie francophone et poésie francographe ? La poésie serait-elle le lieu idoine pour que soit pacifiée la dichotomie langue nationale / langue étrangère ou au contraire, un espace où s'exacerbe cette dichotomie ?

2) Approche comparatiste :

Quelles relations ces poésies entretiennent-elles les unes avec les autres ?
Existe-t-il un fonds commun à ces poésies, des universaux de la poésie dès lors qu'elle s'exprime en français ?

3) Approche géographique :

Une poésie francophone qui ne passerait pas exclusivement (obligatoirement) serait-elle possible ? Quelles en seraient les conditions ? Les tensions ou les affinités entre ces poésies les situent-elles forcément par rapport à un centre qui serait la poésie française dans sa tradition ou dans son actualité ? Ces traditions et ces affinités peuvent-elles se résorber ou s'affiner dans les échanges bilatéraux ne passant pas par la poésie française ?

4) Approche scripturale :

Quelle écriture pour telles poésies ? Quelles originalités non liées au terroir y découvre-t-on ? Quels poètes parviennent à travers le français, à une dimension universelle ? Par quel cheminement y parviennent-ils ?


Propositions de communication à adresser à : Marzouki Afifa, Habib Salha, Habib Mellakh, Jalel El Gharbi jalel.elgharbi@flm.rnu.tn
Faculté des lettres de La Manouba, Département de français. 2010 La Manouba. Tunisie

Date limite pour la soumission des propositions de communication: 10 janvier 2002