UFR/DESS «Tourisme, développement et environnement culturel »
Faculté Des Lettres et des Sciences Humaines
Université Cadi Ayyad, Marrakech
Colloque international
APPEL A COMMUNICATION
A l’aube du 3ème millénaire, et pour tenter de répondre à la fois à ses exigences socio-économiques et aux impératifs de la mondialisation, le Maroc qui a fait certains choix lance un véritable chantier en matière de tourisme. Si cette activité offre un marché en plein développement, tout en sachant que le Maroc présente des atouts de grande envergure, chacun sait que la concurrence, comme les exigences du touriste nous obligent à mettre en adéquation les impératifs de la demande et la pertinence de l’offre, au moins par sa diversification et sa valeur ajoutée en matière de qualité.
Par ailleurs, l’expérience nous a certes appris que les apports de cette activité peuvent s’étendre à plusieurs secteurs et créer un véritable dynamisme au sein du tissus économique. Néanmoins, si les pratiques du tourisme ne sont pas planifiées, il est bien évident qu’elles peuvent avoir des retombées fâcheuses que cela soit de manière directe ou indirecte. Qu’il s’agisse des ressources locales, des sites culturels et naturels, du patrimoine tangible et intangible, des cultures de manière générale, les effets néfastes d’une surexploitation touristique sont inéluctables.
La question qui se pose est de savoir « quel tourisme ? pour quelles situations ? et dans la perspective de quels objectifs ? »
L’une des possibilités qu’on peut avancer pour répondre à cette interrogation dans un environnement marocain où les potentialités sont multiples et variées, en milieux rural et surtout en montagne, est probablement la promotion et le développement du tourisme durable. Mais si le tourisme - surtout en ces milieux sensibles- est un projet/indicateur de la société moderne, un promoteur et un producteur des activités génératrices de flux financiers, il représente, par ailleurs, un enjeu très considérable. Le moins qu’on puisse dire est qu’il transforme les modes d’occupation de l’espace, modifie les comportements sociaux et bouleverse les rapports à l’Autre. Ainsi, chacun sait combien le tourisme conditionne et agit sur les modes de vie, les pensées et les représentations des populations locales.
Pour éviter que cette activité ne devienne un agent perturbateur, des formes diverses de tourisme adapté au mode de vie des populations ont été mises en place. Il s’agit, entre autres, de la promotion du tourisme durable avec un éventail de formules et de choix très large et répondant à une demande aussi diverse que variée. On peut citer, à titre d’exemple, l’expérience marocaine de la mise en tourisme de la montagne, même si celle-ci est certainement récente par rapport à d’autres montagnes comme les Alpes ou l’Himalaya. En montagne marocaine, les espaces aménagés pour le tourisme sont certes encore rares et limités. Plusieurs régions et vallées présentent d’importantes potentialités touristiques ; elles sont cependant en difficultés malgré leurs prédispositions naturelles et humaines. Elles disposent pourtant d’un dynamisme favorable au montage de projets de développement et de protection du patrimoine. Mais elles sont encore loin d’être connectées aux réseaux touristiques.
On sait pourtant que des formules comme l’agrotourisme proposent un potentiel de fréquentations touristiques pour découvrir et visiter des exploitations agricoles en mettant en valeur les produits du terroir, les modes de vie, les savoirs locaux… L’écotourisme a fait ses preuves dans certaines régions du monde en permettant la fréquentation de sites à valeur patrimoniale, tout en prenant soin de respecter les écosystèmes et en créant des opportunités économiques pour les populations locales. Le tourisme se présente-t-il alors comme une activité complémentaire, de grande teneur, favorisant le développement et la protection de ces espaces ?
De manière générale, le montage des projets touristiques au Maroc avait le plus souvent pour objectif d’accroître le nombre de touristes en vue de miser sur une entrée de devises importante. Le souci dominant s’inscrivait essentiellement dans une logique de rentabilisation rapide. On peut dés lors s’interroger sur la manière d’optimiser équitablement ces projets ? Autrement dit, comment réhabiliter les projets touristiques tout en respectant les capacités de charge des espaces et en y créant de nouvelles aptitudes ? Dans le même contexte, on peut également invoquer les possibilités de mettre en synergie les différents discours et actions des acteurs concernés par la création des activités ‘‘durables’’ du tourisme et des loisirs ?
Quelles seraient donc les alternatives possibles pour le développement du tourisme durable au Maroc ? Comment le tourisme peut-il être un instrument de développement durable? Comment la durabilité peut-elle être un agent de développement du tourisme? Cette option pourrait-elle aider à la gestion sereine de l’environnement ? Le tourisme durable serait-il viable pour les populations locales ? Comment l’intégrer aux autres secteurs économiques déjà en place ? Comment impliquer les différents acteurs et les différents systèmes de mobilisation concernés par le projet touristique ? Quelles types d’approches et de produits à promouvoir via ce type de projet touristique ? Quelles leçons tirer des autres expériences du tourisme conduites dans d’autres pays ? Comment exploiter intelligemment le tourisme et l’inscrire dans une perspective de développement durable ? …
C'est autour de ces grandes questions sur le tourisme durable qu'on se propose de débattre dans ce colloque.
Les axes retenus pour cette rencontre sont :
1. Dimensions nationales et internationale du tourisme durable : approche théorique, traités internationaux, formes, acteurs…
2. Tourisme durable : expériences marocaines
3. Tourisme durable : expériences internationales
4.
Portée et limites d’un tourisme durable dans la région
Marrakech Tensift
El Haouz
Vous êtes priés d’adresser votre titre de communication et un abstract (20 lignes minimum) avant la date limite de réception fixée au 20 janvier 2003. Le comité scientifique vous communiquera sa décision avant le 5 février 2003. Les propositions de communications sont à renvoyer à l'adresse suivante saigh@iam.net.ma pour les fichiers électroniques ou par courrier classique à l'adresse mentionnée ci-dessous.
Comité d’organisation et de suivi :
Fatima ARIB
Khadija Bnousina
Said Boujrouf
Ahmed Skounty
Abdelmajid El Cohen
Adresse du colloque :
DESS « Tourisme, Développement et Environnement Culturel », Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, BP 2410, quartier Amerchich, 40.000 Marrakech, Maroc.
Fax : 00.212/44.30.20.39
Tel : 00.212/44.30.27.42
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