Interférences culturelles et écriture littéraire

 

 

 

Carthage, du 7 au 9 Janvier 2002

 

 

 

 

 

L'idée est aujourd'hui de plus en plus admise que le texte littéraire ne peut être « instrumentalisé », au sens où on ne peut l'aborder à travers sa relation à une réalité extérieure qui servirait de référent et à partir de  laquelle il serait lu.

 

C'est dire que, pour nous toucher, l'oeuvre littéraire n'a pas à se prévaloir d'une quelconque histoire, d'une quelconque géographie. Mais c'est dire aussi que l'écriture littéraire est le champ où se tissent toutes les correspondances, où se rapprochent les figures et les éléments du réel les plus éloignés les uns des autres et les plus éloignés de la vie de l'écrivain. Que les objets et les lieux présents dans l'oeuvre «dépassent » au sens propre les limites d'un monde particulier, repérable dans l'espace et dans le temps. Aussi renonce-t-on quasiment à chercher dans le contexte les clés du texte et d'aucuns vont-ils jusqu'à faire du texte l'unique contexte.

 

Mais c'est en vérité de tout temps que les écrivains ont su puiser dans les traditions littéraires et les patrimoines culturels les plus divers et qu'ils ont tenté d'enrichir leur imaginaire (et le nôtre) en naviguant d'une configuration humaine à l'autre. Dans les contraintes et les tourbillons de l'histoire comme dans l'urgence existentielle, leur quête irréductible se voulait sans bornes.

 

Si l'oeuvre littéraire se nourrit pour ainsi dire d'interférences, quelle place occupent les interférences culturelles dans l'univers de l'écrivain ? Seraient-elles des séjours symboliques offerts à l'imaginaire pour faire surgir un ailleurs et un autrement ? Permettraient-elles de dessiner d'une manière plus aiguë les limites de la «transparence à soi » et de déployer le territoire de l'autre au cour de ce qu'on pense être soi ? Y aurait-il une approche singulière qu'elles feraient naître dans le champ même de l'écriture ?

 

Pour tenter d'y voir plus clair et aborder la question des interférences culturelles dans leur relation à l'écriture littéraire, l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts « Beït al -Hikma » invite des écrivains dont l'oeuvre s'inscrit, d'une manière ou d'une autre, dans la dynamique des confluences, des héritages multiples, des constructions et déconstructions, de la tension créatrice provoquée par les rencontres historiques, linguistiques et esthétiques. Elle invite également des critiques et des spécialistes de l'écriture littéraire qui connaissent le mieux les oeuvres où les interférences culturelles sont présentes et se manifestent à des niveaux divers.

 

 

Inscriptions et propositions de communications :

Emna Belhaj Yahia, Académie tunisienne des Sciences, des Lettres et Arts « Beït Al-Hikma », 25, av. de la République, 2016 Carthage Hannibal (Tunisie), Tél. (216 1) 731 696, Fax (216 1) 731 204