L’UNIVERSITE DE TUNIS
LA FACULTE DES SCIENCES HUMAINES
ET SOCIALES
ET LE DEPARTEMENT DE FRANÇAIS
ORGANISENT
UN COLLOQUE INTERNATIONAL
A CARTHAGE –
FONDATION BEIT EL HIKMA, LES 26 – 27 AVRIL
2005
POUR UNE POETIQUE DE LA RELATION :
LIMITES, EPREUVES, DEPASSEMENT.
Comité d’organisation : Samia Charfi- Sonia Fitouri-
Loïc Céry.
« Or que ferons-nous au monde, les uns
et les autres…qui portons d’aussi contraires motivations ? Comment
façonner nos contraires tremblements, -
sinon par la relation qui n’est pas tout court l’impact ni le contact, mais
plus loin l’implication d’opacités sauves et intégrées ? »
Edouard Glissant, L’Intention Poétique.
De la géopoétique insulaire des
Antilles aux complaintes identitaires de la francophonie arabe, maghrébine ou
moyen-orientale, des toiles se tissent qui relient, aimantent, suscitent sans
isoler voix et intonations infléchies par le même désir de connaissance de soi,
et par la foi – si nervalienne – que cette auto-connaissance passe
nécessairement par le miroir de l’Autre.
C’est en
fait de l’inverse abouti d’une isolation dont il s’agira ici :
portes ouvertes sur l’Ouest, c’est dans l’esprit historiquement attesté et
cycliquement renouvelé d’un pays d’accueil que la Tunisie se propose de rendre
hommage à l’écrivain antillais qui chanta Carthage : Edouard Glissant.
La reprise du
concept si fécond de « poétique de la Relation » tel que
défini par Edouard Glissant n’est pas à prendre dans ce contexte pour une
simple alliance ludique. C’est que ce croisement, ce tressage sont d’une vivacité
et d’une actualité étonnantes. On y verra se profiler des problématiques
fondamentales, qui pourront constituer autant d’axes d’analyse, de matière à
réflexion :
- Dans quelle
mesure la dialectique de la Relation peut-elle être considérée comme
étant aussi cruciale, aussi urgente que l’enracinement culturel ?
- Peut-il
encore y avoir, dans un monde comme celui d’aujourd’hui, des Poétiques de la
Relation, ce « devenir partagé » dont parlait E. Glissant
dans L’Intention Poétique?
- Face aux
crispations identitaires, à l’exaspération des revendications territoriales,
que penser de l’alternative symbolisée par l’image glissantienne du rhizome,
cette racine « dispersée » qui renouvelle la traditionnelle et
mythique figure des racines ?
- Que peut nous apporter l’expérience
culturelle antillaise ; comment le rapport aux langues – langue
matricielle/ langue seconde, pour reprendre les termes de Patrick Chamoiseau –
y est-il vécu ?
Si la mise en
valeur de méridiens virtuels, d’affinités latitudinales et/ou longitudinales –
autant dire transversales - se dessinant
dans la naissance d’un tropisme intellectuel sera sans doute au centre des
réflexions de cette rencontre, d’autres points nodaux n’en seront pas moins
traités avec la même vigilance. Parmi eux, et touchant de très près à l’axe
central du sujet :
-
la question du lien au Lieu natal, avéré ou
imaginé.
-
celle du
terroir dans ses variations ethnogéographiques.
-
celle
encore des migrations et des épopées intimes qui en dérivent.
Dans cette optique,
il conviendra d’aborder les modes de perception et de réception des textes
antillais au Maghreb et vice versa, au regard de ce questionnement mutuel
suscité par le partage des récits, l’échange des littératures et des
fabulations. La conduite créatrice est-elle toujours indissociable des
déterminismes géoculturels et même anthropologiques qui sculptent la
personnalité de l’écrivain ? Comment l’assimilation ou le déni de ces atavismes
définissent-ils, en une épreuve initiatique de construction de soi les
contours, plus ou moins sereins, plus ou moins inquiets, de l’œuvre
aboutie ? La question des limites d’une telle poétique, optimisée par les
épreuves qu’elle a dû traverser, n’est-elle pas aussi des plus brûlantes ?
C’est à l’évaluation de ces réflexions toujours vivaces que nous convions les
chercheurs, à Carthage, les 26 et 27 avril 2005.
Les propositions de communication devront parvenir au comité d’organisation avant le 1er février 2005 aux adresses mail suivantes :